Un véritable parcours du combattant attend les supporters qui vont se déplacer en Afrique du Sud lors de la Coupe du monde. Le pays a dépensé 2,6 milliards de dollars (1,9 milliard d'euros) afin d'améliorer routes et aéroports, construire un nouveau train et lancer un système de bus rapides durant le Mondial. Mais les 373 000 visiteurs étrangers « vont être déçus, et je dois bien le dire, scandalisés », estime le consultant indépendant Paul Browning. Pour se déplacer entre les neuf villes hôtes, que plus de mille kilomètres séparent souvent, l'avion reste le moyen privilégié. Le coût des billets, qui avaient connu jusqu'à 215% d'augmentation les jours de match, a fortement baissé après l'ouverture d'une enquête de la Commission de la concurrence examinant des soupçons d'entente sur les prix. En dépit d'aménagements qui vont parfois jusqu'à la construction d'un terminal provisoire, les aéroports des petites villes comme Port-Elizabeth ou Bloemfontein risquent toutefois la saturation. Des autobus reliant les villes de match devraient offrir une alternative, tout en évitant la mise sur les routes de trop nombreuses voitures personnelles, dans un pays où les accidents de la circulation ont tué 16 000 personnes l'an dernier. Ces derniers mois, un système de bus rapide inauguré à Johannesburg, le Cap et Durban a provoqué la colère des chauffeurs de ces taxis collectifs, organisés en mafia, qui craignent pour leur monopole. Une attaque contre les nouveaux bus vient de causer la mort d'un homme dans le township de Soweto. Au total, huit personnes ont été blessées dans différentes fusillades. A Johannesburg, les visiteurs pourront emprunter un train régional rapide flambant neuf, le Gautrain. Une ligne devrait ouvrir trois jours avant le coup d'envoi entre l'aéroport et le quartier des affaires de Sandton, au nord de la ville, évitant les monstrueux embouteillages aux heures de pointe sur l'autoroute. Comment accéder aux stades, situés à l'extrémité sud de la ville ? Des navettes devraient acheminer les spectateurs invités à laisser leurs voitures sur des parkings désignés. Un système semblable, lors de la Coupe des confédérations en juin 2009, avait frôlé le désastre dans la province densément peuplée qui entoure Johannesburg. Les organisateurs promettent que des leçons ont été tirées de l'expérience.