Le centre de pompage du barrage hydraulique de Béni Amrane, situé à une dizaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu, Boumerdès, est occupé par 47 gardiens en signe de protestation contre leur mise au chômage. Ces éléments de gardiennage, présents sur les lieux depuis presque deux décades, risquent d'être libérés suite au changement de l'entreprise sous-traitante. En effet, la nouvelle soumission a profité à une autre entreprise de gardiennage. Cette dernière préconise de déplacer sur les lieux d'autres gardiens en remplacement des 47 vigiles initiaux, qui ont opté pour l'occupation du centre de pompage en signe de protestation. «Nous demandons notre maintien avec l'amélioration des conditions de travail comme gardiens des lieux, ou notre intégration au sein de cette nouvelle entreprise dont la soumission a été acceptée», dira l'un des protestataires L'inspection du travail, qui s'est déplacée sur les lieux du conflit, a également constaté les conditions désastreuses dans lesquelles travaillent ces éléments qui trouvent abri dans une bicoque. Pourtant, ils avaient été recrutés au temps de la menace terroriste, lors de la décennie noire. Avec leurs familles, ils avaient bravé les dangers pour la modique paie de 17 000 DA par mois. Leur mise en chômage livrera leurs familles aux pires vicissitudes. «Certes, l'entreprise d'origine nous a proposé de nous dispatcher sur d'autres sites de gardiennage à travers le pays, mais notre maigre salaire serait vite englouti par les multiples frais de transport, restauration et autres. Que restera-t-il à nos familles ?», s'inquiète un autre gardien. Des pourparlers sont actuellement en cours entre les deux entreprises concernées pour trouver une issue acceptable par les protestataires. Cependant, ces derniers ne se font pas d'illusions et appellent les pouvoirs publics «à prendre leurs responsabilités pour sauver notre gagne-pain».