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« Nous sommes en train de constituer des stocks pour le Ramadhan » Kamel Chadi. Président du directoire de la Société de gestion des participations productives animales (SGP Proda)
Dans le cadre de la régulation du marché, des opérations d'importation de viandes rouges sont prévues pour le mois de Ramadhan, mais celles-ci ne sont que des opérations d'appoint. Dans cet entretien, Kamel Chadi, président du directoire de la Société de gestion des participations productives animales (SGP Proda), nous livre des éclairages sur ce genre d'opérations et le marché des viandes en général. Le marché des viandes rouges est caractérisé par une offre suffisante qui n'a pourtant aucune conséquence sur les prix qui restent élevés. Comment l'expliquez-vous ? Après avoir subi en 2008 des pertes importantes suite à une période de sécheresse, les éleveurs ont pu reconstituer leur cheptel en 2009 grâce à une bonne pluviométrie. En 2010, la tendance des prix a connu une baisse à l'intérieur du pays, mais il est vrai qu'à Alger les prix sont restés relativement élevés. Dans le cadre de la régulation du marché, il est prévu comme vous le savez des opérations d'importation en prévision du mois de Ramadhan, mais celles-ci ne sont que des opérations d'appoint. A combien sont évaluées ces prochaines importations ? La SGP Proda et même certains opérateurs privés sont en train de travailler sur des quantités suffisamment importantes pour stabiliser le marché. Ce qui est sûr, c'est que la viande sera disponible. Nous sommes déjà en train de constituer des stocks pour le Ramadhan afin d'assurer une offre suffisante et ainsi stabiliser les prix. Il reste que les prix des viandes rouges sont élevés durant toute l'année indépendamment de la période du Ramadhan… Il faut dire que tant que la filière n'est pas intégrée dans son ensemble, il y aura ce genre de perturbations et de fluctuations des prix. Pour y remédier, il y a des dispositifs en cours d'élaboration et d'autres déjà mis en pratique. D'abord, il y a eu la création de l'Office national des légumes et viandes, qui est un espace interprofessionnel pour organiser toute la filière. Il y a également un programme de création de trois complexes d'abattage importants au niveau des Hauts-Plateaux, plus précisément à El Bayadh, Djelfa et Oum El Bouaghi. Les nouveaux abattoirs seront d'une capacité de 40 000 t par an, ce qui permettra de doubler l'offre et d'assurer au niveau du secteur public au moins 20% des besoins de la consommation nationale. Le lancement de ces projets est prévu pour quand ? Les appels d'offres pour les études seront lancés vers la mi-juin prochain. Les complexes seront des outils qui permettront d'organiser l'amont, c'est-à-dire les éleveurs autour de ces unités et puis de canaliser éventuellement les surplus de production et d'assurer une stabilité de l'offre dans le temps. Aujourd'hui, il est impératif que l'on arrive à organiser la filière et assurer la régulation du marché. Dans cet objectif, ces complexes qui seront dotés de capacités de stockage-froid et qui seront connectés à un réseau de chambres froides dans le nord du pays nous permettront de stabiliser les prix. Mais qu'on est-il de la sécurité des approvisionnements en viande que doit assurer la SGP Proda ? Notre objectif est également d'arriver par le biais de ces outils, mais également grâce au Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) que gère la SGP Proda, à assurer la sécurité des approvisionnements en viande. Il faut dire cependant que la régulation est l'affaire aussi des opérateurs publics et privés et non pas seulement du ministère. Car si d'une manière générale, le circuit est organisé entre éleveurs, maquignons et chevillards dans les abattoirs, par le passé il y avait une absence de l'interprofession, ce qui se répercutait sur une dérégulation du marché. Aujourd'hui, avec l'Office des légumes et viandes, nous avons pour objectif de préserver les intérêts des éleveurs et de sauvegarder le pouvoir d'achat des consommateurs.