«On a pris contact avec nombre de personnalités nationales pour expliquer notre initiative. Tout le monde, aujourd'hui, a affiché sa volonté d'aller vers le dialogue (…)», a affirmé Abderrahmane Arar, président du Forum civil pour le changement. Parmi les personnalités nationales qui ont adhéré à cette nouvelle initiative, figure l'ex-président de l'APN, Karim Younès. Il a affiché publiquement, hier, sa disponibilité pour une mission de médiation. Le Forum civil pour le changement, membre de la dynamique de la société civile, dévoile, aujourd'hui à Alger, le panel des personnalités nationales apolitiques qui engageront un processus de dialogue et de médiation en vue d'une sortie de crise. Dix jours après l'offre de dialogue faite par Abdelkader Bensaleh, une nouvelle initiative de dialogue et de médiation, dans laquelle figurent des personnalités nationales apolitiques, sera dévoilée aujourd'hui à Alger, à l'instigation du Forum civil pour le changement. «On a pris contact avec nombre de personnalités nationales pour expliquer notre initiative. Tout le monde, aujourd'hui, a affiché sa volonté d'aller vers le dialogue. Mais sur le terrain, il n'y a pas de mécanisme qui ouvre la voie au dialogue. Donc, on a fait appel à des personnalités apolitiques, crédibles et impliquées directement dans le hirak et qui accepteront volontairement de faire cette mission, en plus de la médiation. Nous avons engagé des contacts avec des personnalités depuis pas mal de jours. Nous annoncerons aujourd'hui le panel de ces personnalités», a affirmé Abderrahmane Arar, président du Forum civil pour le changement, membre de la dynamique de la société civile, joint hier par téléphone. Mais, «on peut pas avoir de dialogue sans des préalables et des garanties», a-t-il ajouté. Au chapitre des préalables, il a réclamé, entre autres, la libération des 125 manifestants arrêtés par les services de sécurité chaque vendredi, la levée des pressions sur le hirak et le départ du gouvernement Bedoui. Le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, avait proposé le 3 juillet un dialogue pour préparer la présidentielle, dans lequel ni les autorités politiques ni l'armée ne seront, selon lui, impliquées. «L'offre de Bensaleh va dans le bons sens. Mais quelles sont les garanties ? C'est la garantie qu'il faudra chercher maintenant, que demain, le résultat de ce dialogue soit respecté et engagé», a expliqué le président du Forum civil pour le changement. Parmi les personnalités nationales qui ont adhéré à cette nouvelle initiative figure l'ex-président de l'APN, Karim Younès. Celui-ci a affiché publiquement, hier, sa disponibilité pour une mission de médiation. «Ma présence au sein de cette instance de médiation, en gestation, étant vivement souhaitée par ailleurs… Puis-je alors me dérober de ce que l'on ne peut considérer que comme un devoir national ? C'est pourquoi, j'ai pris la résolution de faire appel à mes contacts habituels pour parachever la réflexion et m'aider à suivre une démarche qui pourrait être bénéfique pour tous», a précisé l'ancien président de l'APN, dans une déclaration distincte. «Des échos des milieux politiques laissent penser que la présidence de l'Etat semble avoir entendu le message de la volonté du peuple», a-t-il noté , assurant que «bien entendu, des préalables intangibles sont avancés, sans quoi rien ne pourra se faire». Réagissant à cette annonce de médiation, Saïd Salhi, vice-président de la LADDH et membre du collectif de la société civile pour une transition démocratique, a estimé que «toutes les médiations pour amorcer un dialogue sincère, à l'écoute des revendications toutes légitimes de la rue, sont les bienvenues». Cependant, «tout dialogue doit être précédé surtout par la préparation d'un climat favorable d'apaisement, en répondant au préalable aux appels pressants pour la libération de tous les détenus d'opinion et politiques et à la levée des restrictions à l'encontre des libertés démocratiques. Il est clair qu'à ce stade, nous sommes face à un blocage du fait que Bensalah est rejeté par la rue et Gaïd Salah, qui incarne le pouvoir réel, refuse d'engager l'armée dans la négociation», a souligné Saïd Salhi.