Fonctionnant par intermittence, l'APW de Sétif où siègent 55 élus (27 FLN, 19 RND et 9 HMS) tiendra aujourd'hui une session ordinaire. L'approbation du budget supplémentaire de la wilaya au titre de l'exercice 2019 est le seul point inscrit à l'ordre du jour d'une Assemblée bloquée depuis les élections locales de novembre 2017. La position des 27 élus FLN refusant catégoriquement de travailler avec le P/APW (RND) en est la cause. Portée devant la justice, l'affaire du procès-verbal de la première et dernière plénière, traitée le 30 juillet dernier par la chambre d'accusation près le tribunal de Sétif, tient en haleine les antagonistes, lesquels attendent sur des charbons ardents le résultat de la délibération des magistrats en charge du dossier. Selon certaines indiscrétions, la justice prononcera son verdict dans les prochains jours. Au lieu d'attendre le verdict de la justice, le P/APW a voulu placer la charrue avant les bœufs. Faisant comme si de rien n'était, il a programmé pour le mercredi 31 juillet (El Watan détient des copies des convocations transmises aux élus), une session extraordinaire, «consacrée» à l'adoption du règlement intérieur, à la désignation des vice-présidents et des présidents des commissions permanentes, qui sont les autres principales causes de la discorde. S'apparentant à une manœuvre, l'approche du P/APW «activant» sans une APW, n'a pas été du goût de tout le monde. La session est annulée et tombe finalement à l'eau, au grand dam de son initiateur, lequel ne s'avouera pas vaincu, nous dit-on. Pour préparer une «riposte», il convoque ses troupes (les élus du RND et ceux du HMS), à une réunion tenue au siège de l'APW, mardi 30 juillet. Pléthorique en non-dits, la démarche du premier responsable de l'institution est décriée par des élus de son camp. «L'APW, dont les affaires sont gelées depuis presque deux longues années, est une boîte postale spécialisée uniquement dans l'adoption du budget de la wilaya. Nul n'a le droit de nous utiliser à des fins purement personnelles. Pour les beaux yeux de X ou de Y, on n'a pas le droit de bloquer le budget supplémentaire de la wilaya, en ce moment précis. On ne peut cautionner la combine sentant le roussi. Au lieu de trouver une sortie de crise, on utilise des pratiques d'un autre temps. Ces agissements n'honorent ni l'institution ni les tireurs de ficelles, occultant les affaires du citoyen nous pointant du doigt», déclarent à El Watan, sous couvert des l'anonymat, des élus du RND, fustigeant le jeu malsain des antagonistes qui voudraient prendre en otages les affaires de 1,9 million de personnes.