Les participants au rassemblement de solidarité avec Louisa Hanoune, Lakhdar Bouregaâ, Samira Messouci et tous les détenus d'opinion, organisé hier au siège du Parti des travailleurs (PT), dénoncent l'autoritarisme des tenants du pouvoir. Selon eux, le régime mène, depuis le début du mouvement populaire, «une contre-révolution pour empêcher tout changement du système corrompu et honni». Tour à tour, les représentants du FFS, du RCD, du MDS, du PST, du RAJ, du Comité pour la libération des détenus d'opinion et les participants ont relevé «les stratégies mises œuvre par le pouvoir en place pour contourner la révolution pacifique». «On ne peut pas demander au système actuel de libérer les détenus politiques et d'opinion. C'est un système dépassé, incapable d'encadrer la société. Par le passé, il jouait sur la peur, aujourd'hui il recourt carrément à la violence qui a commencé avec l'arrestation de Louisa Hanoune (secrétaire générale du PT). Il ne met plus les formes, comme le confirme la dernière incarcération de Samir Belarbi», souligne Fethi Ghares, coordinateur du MDS. Ce dernier précise que «le système, à travers ces pratiques, veut entraver la marche de la révolution vers une véritable démocratie». «Mais le peuple algérien ne s'arrêtera pas», lance-t-il. Le coordinateur de l'instance présidentielle du FFS, Ali Laskri, abonde dans le même sens : «Nous attendions des mesures de détente et d'apaisement avec la libération de tous les détenus politiques et d'opinion. Mais le pouvoir militaire a répondu à sa manière en voulant arrêter le mouvement populaire pour qu'il n'y ait plus de changement de système. Il a enclenché une contre-révolution, alimentée par les intellectuels organiques.» Et d'affirmer que «les tenants du régime veulent faire de l'Algérie des commissariats, des casernes et des prisons». «L'heure est grave et cruciale», enchaîne Fetta Sadat, députée et membre de la direction du RCD. Pour elle, «l'Algérie est à la croisée des chemins, soit elle prend la bonne direction, soit elle verra son avenir définitivement compromis». La députée souligne, dans ce sens, la multiplication des actes visant à contrer la révolution qui a ébloui le monde pas son caractère pacifique : «Alors que le peuple veut recouvrer sa souveraineté, les tenants du pouvoir ont décidé de tourner le dos à ses aspirations en violant gravement toutes les libertés.» Fetta Sadat a appelé à libérer la justice «instrumentalisée dès le début». Dans son intervention, le secrétaire général du PST, Mahmoud Rechidi, appelle à la mise en place d'un front anti-répression et pour la libération de tous les détenus d'opinion : «Nous sommes ici pour réaffirmer notre solidarité avec Louisa Hanoune et tous les détenus qui n'ont fait qu'exprimer des opinions. Ces arrestations sont un prélude à un agenda caché. Ce système, dans tous les cas, vit ses derniers moments.» S'exprimant à cette occasion, Omar Abed, représentant du Comité pour la libération des détenus, appelle à des actions concrètes pour libérer les personnes injustement incarcérées. Le rassemblement d'hier a vu aussi la participation de représentants du RAJ, de Hamid Ouazar (ancien député FFS) et Tarek Mira (ex-député du RCD). Parallèlement à l'incarcération de Louisa Hanoune, son parti est aussi la cible de déstabilisation. Selon le bureau politique du PT, des députés exclus sont encouragés à mener des actions au nom de parti et à intervenir sur des médias pour exprimer des positions contraires à celles adoptées par la formation depuis sa création.