La mobilisation en faveur de la libération de la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, en détention depuis 44 jours à la prison de Blida, se poursuit. Jeudi, plusieurs dizaines de personnes dont de nombreuses figures politiques, à l'image d'Ali Laskri, membre du présidium du FFS, de Fetta Saddat, députée du RCD, de Moulay Chentouf, dirigeant du PLD, de Djamel Zenati, animateur politique, de Khaled Tazaghart, ex-député, mais également des représentants du comité de Béjaïa pour la libération de Louisa Hanoune, du PST, de la Laddh (aile Me Benissad) et des syndicalistes, comme Noureddine Bouderba, se sont retrouvés dans la cour du siège du Parti des travailleurs pour plaider la "libération immédiate et inconditionnelle" de Louisa Hanoune. À l'unisson, les participants ont estimé que l'incarcération de la responsable politique est "arbitraire" et vise à "étouffer une voix qui cherche à trouver une issue" à la grave crise qui secoue le pays. "Louisa Hanoune est emprisonnée arbitrairement. Ils veulent se venger. Ils sont dans le désarroi. Ils veulent étouffer les voix qui éveillent les Algériens", a lancé Djamel Zenati. "Le pouvoir d'aujourd'hui, qui porte tous les syndromes de Néron, est pris de panique. C'est pour cela qu'ils (les décideurs, ndlr) sont capables de tout. C'est à nous de défendre le pays. Eux, ils l'ont déjà détruit", a-t-il asséné. Mais comme il fallait sans doute s'y attendre, Djamel Zenati n'a pas manqué d'évoquer l'interdiction du port de l'emblème amazigh décrétée la veille par le chef d'état-major de l'armée. "Leur entêtement va conduire le pays au chaos. Le drapeau amazigh n'est-il donc pas le drapeau du peuple algérien ? Ce drapeau, c'est nos retrouvailles avec nos ancêtres. Nous sommes dans une conjoncture qui ressemble à celle de 1954, la société doit se construire avant l'Etat", a-t-il plaidé. Et d'ajouter : "Ils ont arrêté Louisa ; demain ce sera d'autres, car ils n'ont pas de solutions pour le pays. Ils ne veulent pas de solutions émanant du peuple. Ils doivent préparer quelque chose." "Ils veulent créer la diversion (…). Aujourd'hui, les Algériens se sont réconciliés dans les 48 wilayas, ils sont unis pour la liberté, la démocratie et l'Algérie", a affirmé, pour sa part, Ali Laskri. "Tant que les libertés ne sont pas respectées, on ne peut pas dire qu'on a respecté les objectifs de la révolution. Nous vivons un moment dangereux pour les libertés", souligne, de son côté, Mme Zohra Drif-Bitat, qui martèle qu'"il n'y aura pas de dialogue sans Louisa Hanoune". "C'est une diversion de plus du pouvoir réel pour détourner le mouvement populaire en cours de son objectif principal, à savoir le départ du système en place", soutient la députée du RCD, Fetta Sadat. Si pour Khaled Tazaghart l'incarcération de Louisa Hanoune procède d'une volonté "d'étouffer une voix libre", le représentant du comité de Béjaïa a appelé, lui, à la multiplication de comités à travers le pays. Quant à Noureddine Benissad, il rappelle que Louisa Hanoune a été emprisonnée pour ses positions, estimant que les détenus politiques doivent être libérés. "Nous sommes dans un système totalitaire", déplore-t-il. Selon Ramdane Taâzibt, des rassemblements similaires ont été tenus devant les consulats d'Algérie à travers plusieurs capitales étrangères.