Les Algériens s'apprêtent à vivre le 31e vendredi de marche pacifique pour un changement profond et total du système politique. Il s'agit du premier vendredi après la convocation du corps électoral pour une élection présidentielle fixée au 12 décembre prochain. De nombreux observateurs s'attendent à une très forte mobilisation des Algériens, ce vendredi, pour confirmer et maintenir leurs revendications. Sur les réseaux sociaux, des campagnes ont été lancées pour sensibiliser les citoyens sur la nécessité de continuer à sortir les vendredis jusqu'à la pleine satisfaction des revendications du peuple, exprimées et maintes fois réitérées depuis le 22 février dernier. En effet, des appels anonymes sont lancés depuis plusieurs jours pour une plus grande mobilisation afin que les Algériens puissent faire entendre leur voix. Certaines pages sur Facebook les ont relayés. Ces appels invitent les Algériens des autres wilayas à venir marcher à Alger, pour «faire davantage pression sur le pouvoir». Mais, le déplacement des Algériens vers la capitale risque d'être compliqué et surtout hautement risqué, après les instructions fermes données par le chef d'état-major de l'ANP à la Gendarmerie nationale afin d'empêcher les bus et autres véhicules d'accéder ce vendredi à Alger. Les Algériens vont-ils sortir nombreux demain ? Pour les manifestants qui militent pour une période de transition, il s'agit d'un «grand test», d'une «épreuve supplémentaire» pour signifier clairement leur «rejet de l'élection» présidentielle. Aussi, ce vendredi pourrait être déterminant pour la suite de ce mouvement révolutionnaire en ce sens qu'il intervient dans un contexte marqué par l'arrestation d'hommes politiques, de figures bien connues du hirak et de manifestants mis sous mandat de dépôt. Il faut rappeler que le 30e vendredi a été marqué par une plus grande mobilisation sur l'ensemble du territoire national. Les Algériens, sortis manifester, ont rejeté l'élection présidentielle et exigé la libération de tous les détenus politiques. Le mouvement populaire pacifique a traversé, faut-il le rappeler, plusieurs épreuves depuis son début, le 22 février dernier. Ni le Ramadhan, ni les vacances, ni la chaleur de l'été n'ont eu raison de la détermination des Algériens d'aller vers un nouveau système politique. Ce 31e vendredi de marche sera donc à la fois décisif et particulier pour la suite du mouvement, après la mise en branle de la machine électorale. Le degré de mobilisation des Algériens pourrait également servir à des chefs de parti dans leur prise de décision quant à leur participation ou non au prochain scrutin présidentiel.