Alors qu'elle avait initialement annoncé une augmentation de sa production de 500 000 barils par jour pour calmer la hausse des prix du brut et compenser en partie l'arrêt des exportations libyennes, l'Arabie Saoudite a déclaré avoir brutalement réduit ses extractions en mars. Et qu'elle souhaite accroître de 30% le nombre de ses puits de forage. Sa production en mars a ainsi été inférieure de 700 000 barils par jour, selon toutes les estimations, y compris celle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Le ministre du Pétrole saoudien, Ali Al Naïmi, s'est ainsi justifié en expliquant que le marché pétrolier est «suralimenté». Pourtant, l'Agence internationale de l'énergie avait, en avril, revu une nouvelle fois à la hausse son estimation de la demande pour 2011. L'Arabie Saoudite dispose officiellement d'une capacité de production totale de 12,5 mb/j, et dans les années à venir, Riyad envisagerait d'accroître ses capacités d'extraction pour faire face à la hausse de la demande mondiale. Seulement, depuis plusieurs années, le niveau réel des capacités de production saoudiennes est régulièrement remis en question. D'après Reuters, deux représentants officiels de l'Aramco (la compagnie pétrolière nationale saoudienne) auraient confirmé que les puits supplémentaires serviront uniquement à maintenir la capacité de production à son niveau actuel, et non à l'augmenter. En clair, l'Arabie Saoudite doit creuser de plus en plus de puits, uniquement pour compenser le déclin des extractions de ses puits plus anciens. Des câbles diplomatiques américains mis au jour par WikiLeaks ont pourtant confirmé qu'il serait difficile pour l'Arabie Saoudite de maintenir longtemps une production réelle de 12 mb/j.