Le Collectif de la société civile pour la transition démocratique réitère sa mise en garde contre le forcing électoral du pouvoir en place. Cette échéance constitue, selon les membres de ce collectif, «un grave danger pour le pays». Réunis hier à Alger pour évaluer la situation politique du pays, après la grandiose mobilisation populaire qui a exprimé, vendredi dernier, son rejet de la feuille de route du régime, les animateurs de ce collectif estiment «qu'il est impossible de tenir une élection dans le contexte actuel». «Le maintien de ce scrutin représente un risque pour l'unité et la stabilité du pays. Sa tenue dans le contexte actuel représente un véritable danger», explique le vice-président de la Laddh, Saïd Salhi, qui a pris part à cette réunion. Selon lui, le collectif de la société civile, signataire de l'initiative de sortie de crise du 15 juin dernier, a noté «le sursaut du mouvement populaire qui a prouvé, à l'occasion du 31e vendredi du hirak, sa détermination à poursuivre la lutte pour une véritable démocratie en rejetant, unanimement, la feuille de route du système». Ce faisant, le Collectif de la société civile pour la transition démocratique dénonce la répression qui s'abat sur les manifestants et les hommes politiques opposés à l'agenda du pouvoir. Il appelle, dans la foulée, à la libération de tous les détenus d'opinion. «Nous considérons la libération de tous les détenus d'opinion comme une urgence absolue. Nous exigeons aussi l'arrêt de la répression du mouvement populaire», soutient, Saïd Salhi. Le collectif appelle aussi l'ensemble des acteurs politiques, y compris les éventuels prétendants à la présidentielle du 12 décembre prochain, à prendre une position claire par rapport à la situation actuelle. Poursuivre la concertation pour une conférence unitaire Les membres du collectif, explique notre interlocuteur, décident de poursuivre leur travail en multipliant les concertations avec les différents acteurs en vue d'aller vers une conférence nationale unitaire pour une transition démocratique. De son côté, le Forum de la société civile pour le changement exprime, dans un communiqué rendu public, ses inquiétudes face à la multiplication des arrestations des manifestants. «Au moment où le Forum s'attendait à la libération des jeunes du hirak et le départ du gouvernement actuel comme des mesures capables de rétablir la confiance et la mise en place d'un climat propice à la participation des citoyens aux élections, il est surpris par des décisions arbitraires qui ne favorisent pas cette joute électorale et qui n'augurent pas d'une sortie de crise», explique cette organisation, signataire également de l'initiative du 15 juin dernier. Pour le coordinateur du Forum, Abderrahmane Arar, ces décisions «risquent d'aggraver la situation politique et sociale dans le pays».