La nouvelle présidente de la Commission européenne a également alimenté la polémique en présentant les nouvelles têtes issues du renouvellement électoral de l'été dernier. Sur la question des migrations, Ursula von der Leyen a estimé qu'il fallait «investir massivement dans les pays d'origine pour y créer des perspectives, lutter contre le trafic humain, se doter de frontières extérieures humaines, mais qui fonctionnent pour préserver la liberté de circulation dans l'espace Schengen, clarifier les règles d'asile et celles pour les migrants illégaux». Jusque-là, rien de bien nouveau. Mais en présentant le commissaire grec, Margaritis Schinas, qui s'occupera des migrations, elle a indiqué que son portefeuille viserait à «protéger notre mode de vie européen». En faisant le parallèle dans l'intitulé du portefeuille entre «migration et protection du mode de vie européen», les réactions ont été diverses, à commencer par les journalistes qui ont assisté à la conférence de presse. La présidente de la Commission européenne s'est justifiée. Elle a envisagé la question de l'Etat de droit et la sécurité intérieure, les frontières solides et une nouvelle approche en matière de migration : «Notre mode de vie européen, c'est s'accrocher à nos valeurs. La beauté de la dignité de chaque être humain est l'une des plus précieuses valeurs.» Certains ont rétorqué que les valeurs étaient indivisibles et s'appliquaient aussi à ceux que l'Europe accueille. En tout état de cause, peut-être veut-elle répondre ainsi à la forte vague des députés xénophobes élus désormais dans la Chambre européenne. Avec cette «rhétorique de l'extrême droite» et le projecteur mis sur des migrants qui «menacent le mode de vie européen», avec ce lien entre «migration» et «sécurité», l'intitulé «envoie un message inquiétant», a twitté un porte-parole d'Amnesty International, Stefan Simanowitz. «Parler de la protection du mode de vie européen peut être vu comme une tentative de réponse aux angoisses de la société actuelle face à la migration, à la préoccupation des Européens qui alimente le vote protestataire», observe Eric Maurice de la fondation Schuman.