Les algériens sont sortis nombreux ce vendredi 27 septembre pour battre le pavé encore une fois afin de s'opposer à la tenue des élections présidentielles fixée au 12 décembre prochain. Ce 32ème vendredi de marches pacifiques a comme à l'accoutumé, drainé des centaines de milliers de citoyens à travers tous le pays marqué par un contexte très compliqué cristallisé par l'intensification des arrestations des militants et activistes du Hirak. Dans la capitale, en dépit d'un dispositif de sécurité des plus intimidants de barrages filtrants, une forte mobilisation a été enregistrée autour du mot d'ordre de refus des élections du 12 décembre prochain. Les quatre points cardinaux du centre ville d'Alger ont vibré sous les slogans hostiles contre la politique du pouvoir en place. Outre le rejet massif des élections présidentielles, ce 32ème vendredi se voulait un rendez-vous pour revendiquer la libération sans conditions des détenus d'opinion. A la rue Didouche Mourad, des centaines de citoyens ont manifesté leur mécontentement suite à l'appel du comité national pour la libération des détenus (CNLD). Le comité a tenu par cette occasion, a condamner toutes les incarcérations en particulier celles de Karim Boutata et Kadi Ahcen, deux militants du RAJ qui ont été embarqués par la police à Alger hier dans l'après midi dans un café. « Nous condamnons fermement cette décision arbitraire qui n'obéit à aucune loi », nous déclare l'un des organisateurs. « À l'heure actuelle, nous ne savons même pas où ils sont détenus et quels sont les faits qui leurs sont reprochés », martèle-il. La détention de Karim Tabbou était au centre du hirak aussi. Son interpellation une nouvelle fois et sa mise sous mandat de dépôt par le tribunal d'Alger après 24 heures de sa libération de la prison de Koléa, étonne et scandalise plus d'un. Fethi Gherras, coordinateur du mouvement démocratique et sociale (MDS) n'a pas manqué l'occasion durant ce rendez-vous de condamner cette dernière incarcération «L'arrestation de Karim Tabbou révèle quelque chose, que le pouvoir est en train de subir des défaites tactiques faute d'avoir une stratégie au niveau d'exigence d'un état démocratique. Les intérêts qu'il a servis durant ces vingt dernières années sont en contradiction avec les aspirations des algériens. C'est un pouvoir à bout de souffle », nous a-t-il signifié. Cette manifestation intervient après une semaine marquée par l'annonce de candidatures de plusieurs anciens personnalités politiques aux élections présidentielles du 12 décembre dont les plus contestés sont le candidat Ali Benflis ainsi que Abdelmadjid Tebboune, ce dernier fortement pressenti comme le candidat du pouvoir, selon des supputations des observateurs de la société civile et politique. Deux candidats "favoris" qui ne suscitent pas l'adhésion des manifestations qui l'ont bien montré d'ailleurs durant ce vendredi. En somme ce rendez-vous n'est qu'une réaffirmation au rejet total de la feuille de route du pouvoir en place.