Les trente-deux ressortissants algériens, détenus à Ashdod en Israël, après l'attaque de la « flottille de la liberté » ont été tous libérés, hier après-midi, avons-nous appris de sources concordantes. La nouvelle, qui a été répercutée par les chaînes satellitaires arabes, a été confirmée par la cellule de crise à Alger. Les autorités israéliennes ont laissé partir tous les captifs dont les pays n'entretiennent pas de relations diplomatiques avec Tel-Aviv. Ainsi, environ 120 personnes dont les 32 Algériens devaient, au moment où nous mettons sous presse, prendre la route vers la Jordanie avant de rejoindre leurs pays respectifs. Juste avant l'annonce de la bonne nouvelle, le ministère des Affaires étrangères (MAE) a rendu public un communiqué dans lequel il rassurait que nos 32 compatriotes étaient « sains et saufs ». Parmi la délégation algérienne, il y a des députés, des journalistes, des médecins et autres acteurs du mouvement associatif. L'Algérie, par la voix du MAE, a appelé, hier, à leur libération « immédiate » et « sans condition ». « Le gouvernement algérien suit de très près la situation des trente-deux ressortissants algériens illégalement détenus en Israël à la suite de l'agression meurtrière contre la mission humanitaire de la « flottille de la liberté » et appelle à leur libération immédiate et sans condition, conformément à la déclaration du Conseil de sécurité des Nations unies du 31 mai 2010 », a souligné le MAE. Le département de Meldeci, qui a tout de même mis du temps avant de s'exprimer, a dû être informé que la libération des détenus était imminente. N'ayant pas de relations diplomatiques avec l'Etat hébreu, l'Algérie « multiplie » ses contacts avec des « pays amis » pour obtenir leur libération rapide. Elle a également saisi toutes les instances internationales compétentes pour s'assurer de leur sécurité : « Des contacts ont été établis avec les gouvernements de pays amis et les instances internationales compétentes ont été saisies pour s'assurer de la sécurité de nos ressortissants, arrêtés dans les eaux internationales dans le cadre d'une action illégale et inacceptable organisée par Israël en violation des règles et des principes du droit international, et pour rappeler l'impératif absolu de garantir leur dignité, leur intégrité physique et leur retour sains et saufs dans leur patrie. » L'Algérie a déjà pris attache avec le gouvernement jordanien pour user de ses relations diplomatiques avec Israël et s'enquérir de l'état de santé de nos ressortissants, dont les quatre qui se trouvaient à bord du navire turc, le plus touché par l'assaut des commandos israéliens. Le même pays est sollicité pour engager la procédure nécessaire pour le rapatriement de ses ressortissants le « plus vite possible », affirme le directeur de la communication du MAE, Amar Belani. Les autorités jordaniennes devraient ainsi se charger de les acheminer à Amman. Les autorités algériennes vont ensuite les rapatrier dans un avion spécial qui sera dépêché sur place dès que leur libération sera obtenue, explique-t-il. D'après lui, la procédure de rapatriement prendrait 48 à 72 heures. Elle risque d'être plus longue pour ceux qui étaient dans le navire turc, lesquels semblent subir un traitement « un peu spécial ». Les Israéliens ont justifié le retard dans la libération de ces détenus par leur « refus de divulguer leur identité ». Des personnalités de différentes nationalités ont rassuré après leur libération que les 32 membres de la délégation algérienne sont « sains et saufs », même s'ils ont fait l'objet de maltraitances. Le MSP, dont plusieurs cadres et députés étaient parmi la délégation algérienne, ne cache pas son inquiétude quant à leur sort. « Nous avons eu des échos de la Turquie et de Ghaza nous rassurant qu'ils sont toujours en vie. Mais cela reste insuffisant. Il faut qu'il y ait des démarches concrètes pour les libérer rapidement, à l'instar de ce que font d'autres pays pour leurs ressortissants qui ont subi le même sort que les nôtres », souligne Mohamed Djemaâ, porte-parole du Parti.