Des centaines d'enseignants, des retraités, appuyés par un nombre de militants de la société civile ont battu le pavé, hier, dans les rues de Béjaïa, à l'appel de trois syndicats de l'éducation, à savoir le Cnapeste-Béjaïa, l'Unpef et la Snte, en soutien au mouvement citoyen du 22 Février. La marche a été accompagnée d'une grève générale dans le secteur de l'éducation qui a été partiellement suivie. A travers cette action – qui intervient après celle de la Convention de Béjaïa qui regroupe des partis politiques, des syndicats autonomes et le mouvement associatif –, les manifestants exigent «la libération immédiate et inconditionnelle des détenus d'opinion, le respect des libertés individuelles et collectives». Les bureaux locaux des trois syndicats se sont prononcés également contre «la mascarade électorale du 12 décembre 2019». Ils ont opté pour «la mise en place d'un processus transitionnel qui consacrera la justice sociale dans un Etat démocratique et républicain et une justice libre et indépendante». Désormais, ces syndicats autonomes ont décidé de reconduire la grève générale dans le secteur de l'éducation chaque lundi sous la formule d'une grève cyclique accompagnée d'une marche au chef-lieu de wilaya à 10h, de la maison de culture Taos Amrouche vers le palais de justice. Et ce, jusqu'à la satisfaction «effective des revendications du peuple algérien», lit-on dans le communiqué qui a été transmis à la presse. Les enseignants, qui ont sillonné les boulevards principaux de la ville, ont repris essentiellement les chants et les slogans du hirak. «Ulac el vote» (Pas d'élections), scandaient-ils en signe du rejet des élections du 12 décembre voulues par le pouvoir. Les enseignants ont plaidé également pour «Un Etat civil, non militaire» et «Une transition démocratique qui consacrera la souveraineté populaire». Arrivés devant le palais de justice, les manifestants ont exigé la libération des détenus tout en fustigeant «la justice du téléphone». De leur côté, la section syndicale du Snapap de l'université de Béjaïa et celle du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) ont fixé le mardi comme journée de grève cyclique, qui appuiera la marche des étudiants.