Comme chaque mardi, la place du 1er Novembre d'Oran a été remplie par une foule constituée d'étudiants et de hirakistes, qui ont marché jusqu'à la wilaya en passant par les rues du centre-ville pour dire «Non à l'élection présidentielle du 12 décembre prochain» et exiger le départ du pouvoir actuel, notamment le chef de l'Etat, le Premier ministre et le chef d'état-major. Cela dit, force est d'admettre que le nombre de manifestants s'est vu croître à mesure que la procession avançait vers le siège de la wilaya. Tournant en dérision ce qu'ils qualifient d'énième mascarade électorale, les étudiants ont scandé, au niveau du quartier Miramar : «Win win win, win biha win, ki Tebboune ki Benflis, gaa Chyatines !» (Que se soit Benflis ou Tebboune, les deux ne sont que des larbins). Par ailleurs, les manifestants n'ont pas manqué de condamner, avec la plus grande des sévérités, «les agissements» du gouvernement, qui brade le pays, selon eux, et le mène à la ruine : «Kanoun el mahroukat à la poubelle !» (La loi sur les hydrocarbures à la poubelle), ont-ils crié. Constatant le peu d'engouement que connaît la mobilisation du mardi à Oran – contrairement à celle du vendredi à laquelle une foule plus nombreuse participe –, les manifestants ont crié à l'adresse des badauds qui ont croisé leur chemin : «Nodo ya sektine nodo nodo, hna ala l'Algiré rana n'moutou !» (Réveillez-vous les taiseux, nous, pour ce pays, nous sommes prêts à mourir). Les manifestants ont également exprimé leur rejet d'un pouvoir militaire : «Les généraux à la poubelle, Djazaïr tadi el istiklal» (les généraux à la poubelle, l'Algérie obtiendra son indépendance) et de réclamer l'application des articles 7 et 8 de la Constitution : «Siada chaabia, marhala intikalia, kafaate watania» (Souveraineté populaire, transition et compétences nationales)