Ils étaient des centaines rassemblés, hier, pour le 30e mardi de la révolte estudiantine, pour rejeter l'élection présidentielle annoncée par Bensalah pour le jeudi 12 décembre 2019. Comme il est de rigueur depuis le début de la rentrée sociale, des citoyens de tous bords sont venus battre le pavé aux côté des étudiants, en signe de solidarité agissante. «Pouvoir assassin», «Siada chaâbia, marhala initikalia kafa'ate watania» (souveraineté populaire, transition, compétences nationales) ont crié les manifestants. «Goulna tetnahaw gaa, labrate tedouna gaa» (Nous avons dit partez tous, même s'il faut que vous nous preniez tous) ont-ils tonné sur la rue Larbi Ben M'hidi. L'arrestation, la veille, de l'opposant Samir Benlarbi n'a pas laissé indifférent. Tout le cortège de manifestants s'est mis à réclamer sa libération immédiate, au même titre que celles de Karim Tabbou, Lakhdar Bouregaâ et de tous les détenus d'opinion qui croupissent en prison. «Presque tous les hommes sont esclaves faute de savoir prononcer la syllabe NON», avait marqué un manifestant sur sa pancarte. Un autre avait mis : «Round 3 : volonté du peuple VS élections de la maffia». La procession a ensuite poursuivi son chemin en passant par la place des Victoires, Miramar, le lycée Lotfi et le siège de la wilaya. Le fait qu'ils n'étaient pas en grand nombre, hier, (environ 500 personnes) ne semblait pas décourager les manifestants, car ils avaient la certitude que le vendredi qui va suivre, pour la 31e marche de la révolution du Sourire, les rues d'Oran seront investies par un raz-de-marée de manifestants. En témoigne un des slogans qu'ils ont longuement scandé : «Djemaâ djaya kayen tsunami !» (vendredi prochain, Oran connaîtra un tsunami de manifestants)…