L'avant-projet de loi sur les hydrocarbures a été fortement décrié par les manifestants lors de la 34e marche du vendredi à travers le territoire national. Des slogans ont été scandés contre ce que les manifestants considèrent comme un bradage des richesses nationales. Des pancartes ont été brandies pour dénoncer ce texte de loi. Certains manifestants ont appelé à l'application des articles 18 et 80 de la Constitution. L'article 18 stipule que «la propriété publique est un bien de la collectivité nationale. Elle comprend le sous-sol, les mines et les carrières, les sources naturelles d'énergie, les richesses minérales, naturelles et vivantes des différentes zones du domaine maritime national, les eaux et les forêts. Elle est, en outre, établie sur les transports ferroviaires, maritimes et aériens, les postes et les télécommunications, ainsi que sur d'autres biens fixés par la loi». L'article 80, quant à lui, évoque le devoir qu'a chaque citoyen de «protéger la propriété publique et les intérêts de la collectivité nationale et de respecter la propriété d'autrui». Les manifestants voient ainsi en cet avant-projet de loi sur les hydrocarbures un «danger» pour les richesses du pays, en ce sens qu'il fragilise davantage la protection juridique du sous-sol national au nom du libéralisme économique. Les manifestants ont également dénoncé l'avant-projet de loi de finances, qu'ils jugent inadéquat avec les besoins grandissants de la population dans divers domaines. La 34e marche de vendredi s'est donc penchée sur des questions d'ordre économique et social avec des slogans dénonçant le pillage des richesses nationales et l'appauvrissement de pans entiers de la société. Outre les revendications hautement politiques relatives aux élections et au changement de système de gouvernance, le mouvement populaire exprime ainsi ses inquiétudes quant aux affaires économiques et aux dossiers sensibles relatifs aux hydrocarbures, qui constituent l'essentiel des recettes en devises et fiscales du pays.