La situation semble aller vers le pourrissement tant que chaque partie continue de camper sur ses positions. En réaction à l'inertie de leur tutelle à répondre à leurs doléances (El Watan du 29-09-2019), des travailleurs de l'Algérienne des eaux (ADE) de Biskra se sont rassemblés pour la seconde fois, dimanche, devant le siège de leur établissement pour réclamer le départ du directeur et dénoncer sa gestion qualifiée de «catastrophique, aléatoire, arbitraire et inacceptable» du fait des décisions unilatérale et non-conformes à la convention de branches régissant les relations de travail, les droits et les missions des employés de cette entreprise publique comptant quelque 450 travailleurs. «Ce directeur est un tyran, mettant à mal les conditions de travail et ne reconnaissant aucun droit ni avantage relatifs aux congés annuels, aux mutations, aux indemnités des heures supplémentaires et aux promotions internes pour les employés de l'ADE. Nous sommes soumis à des pressions quotidiennes et à des décisions incongrues sans aucune contrepartie financière ni prime de rendement individuelle (PRI) que ce directeur a du plaisir à minorer en dépit des efforts consentis. Il recrute et débauche les travailleurs à son aise et se croit maitre des lieux. Chargés de l'encaissement des créances des clients, nous sommes jetés à la vindicte de la population sans aucune protection légale», a expliqué Djamel Boussaïri, chargé du contrôle et de la relève des compteurs. «L'équipe de forage et de maintenance des puits est dans une situation comparable à de l'esclavage avec en sus la « hogra », le mépris et la peur au ventre d'être mise en demeure si elle refuse les réquisitions et les ordres de mission infondés. Au lieu d'instaurer un climat de confiance et de respect entre tous les travailleurs de notre entreprise, il favorise la zizanie et les différences de traitement», a ajouté Nourredine Makhlouf, cadre technique. Rejetant toutes ces accusations, Malik Ridha Daas, directeur de l'ADE de Biskra, rappelle que toutes les décisions prises dans le cadre de la gestion des ressources humaines sont entérinées par un conseil d'administration. A noter que les travailleurs envisagent d'organiser une grève cyclique de 2 jours chaque semaine jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, a-t-on appris.