Les 400 travailleurs de l'ESGP (Entreprise de services et de gestion du patrimoine) – une filiale de l'ex-groupe EPLF de Boumerdès – ne savent plus à quel saint se vouer. Et pour cause, ils viennent d'apprendre, avec trois mois de retard, que leur entreprise est dissoute par le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia. “La décision de dissolution a été prise le 27 juin dernier lors d'un conseil interministériel, et ce n'est que cette semaine que nous l'avions appris”, affirment les syndicalistes lors d'une conférence de presse organisée jeudi au siège de l'entreprise. “En plus, aucun document ne nous a été envoyé ni par la tutelle ni par notre fédération”, ajoute le secrétaire général de la section syndicale. Ce dernier a tenu à exprimer de vives inquiétudes quant au sort des 400 travailleurs. “Nous ne sommes pas une entreprise de gardiennage, mais une entreprise qui a un large champ d'activité dans le domaine du patrimoine de l'immobilier et les activités de service et qui emploie plus de 400 travailleurs”, affirme ce syndicaliste en nous exhibant le registre du commerce et l'agrément délivré par le ministère de l'habitat où sont mentionnées les différentes missions dévolues à l'ESGP. “En plus, nous sommes l'une des rares filiales de l'ex-EPLF qui arrive à assurer convenablement les salaires de ses travailleurs avec, en plus, un plan de charge conséquent”, ajoute-t-il. La colère des travailleurs est exacerbée par le fait que le document, dont une copie nous a été remise, signé par le Premier ministre, ne prévoit aucune mention sur le devenir des travailleurs mais parle seulement de “patrimoine immobilier et mobilier à verser dans le porte-feuille de la SGP Indjab”. Les syndicalistes affirment avoir saisi leur fédération sur cette situation, mais en vain. “On nous a dit que c'est une décision du Premier ministre et nous ne pouvons rien faire”, précisent-ils. Les syndicalistes considèrent que cette décision est entourée d'opacité et elle est contraire aux engagements pris par le gouvernement quant à la protection et le maintien des emplois de tous les travailleurs de l'ex-groupe EPLF. “En plus, la loi 90/11 prévoit que toute dissolution d'une entreprise devra être décidée en concertation avec les représentants du personnel lequel doit être informé à temps de son devenir, ce qui n'est pas le cas pour l'ESGP”, soulignent-ils. Les travailleurs ont affirmé qu'ils ne resteront pas les bras croisés face à ce qu'ils considèrent comme “une hogra et un mépris envers l'ensemble des employés de leur entreprise”.