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Chauffeur de taxi collectif : un métier sans statut
Publié dans Info Soir le 18 - 04 - 2010

Constat n Le métier de chauffeur de taxi reste un des métiers les plus difficiles à exercer car, et comme l'indiquent plusieurs d'entre eux, ils travaillent dans des conditions lamentables.
C'est un métier qui souffre d'une grande désorganisation, engendrée surtout par le manque d'encadrement juridique. Pour preuve, le chauffeur de taxi ne dispose pas d'un statut lui permettant de garantir ses droits, mais aussi de mieux connaître ses devoirs. D'ailleurs, cela constitue une des revendications que ne cessent de formuler les chauffeurs de taxi qui n'hésitent pas à recourir, cycliquement, à des grèves pour faire entendre leurs revendications. Pour rappel, plusieurs grèves ont été organisées durant l'année écoulée et au début de l'année en cours par ces chauffeurs dans plusieurs régions du pays. Outre cette revendication somme toute légitime, les chauffeurs subissent aussi une concurrence déloyale des autres chauffeurs clandestins ou «fraudeurs». Ceux-ci posent un vrai problème aux chauffeurs travaillant dans la légalité. Ce qui a poussé, d'ailleurs, ces derniers à demander la révision du barème de calcul des impôts. Certains d'entre eux vont même jusqu'à revendiquer l'effacement pur et simple de leurs dettes. En outre, d'après certains d'entre eux, les tarifs n'ont pas changé depuis près de 14 ans, c'est-à-dire depuis la mise en service des taxis collectifs en 1996. Pour plusieurs chauffeurs interrogés, cela relève d'une injustice à leur égard surtout quand on sait que plusieurs augmentations sont survenues dans d'autres secteurs durant cette même période. En plus de la cherté de la vie et la concurrence déloyale qui poussent ces chauffeurs à demander la révision à la hausse des tarifs du transport, un autre problème rend leur travail plus difficile encore. Il s'agit des bouchons et des embouteillages que connaissent les routes d'Alger. Ces encombrements sont devenus depuis quelque temps «l'ennemi numéro un» des transporteurs, mais aussi de tous les algérois qui vivent l'enfer au quotidien. Devant cet état de fait, les chauffeurs de taxis trouvent que l'augmentation des tarifs est devenue une nécessité incontournable. Certains sont allés plus loin pour dénoncer cette situation. «Moi, je dis plutôt que le mépris que nous réservent les responsables du secteur est voulu. Car certaines parties ont peur que les choses s'améliorent pour cette activité. Autrement dit, on ne veut pas d'amélioration pour que le taxi collectif ne fasse pas concurrence aux transporteurs relevant du secteur public», estime un chauffeur de taxi rencontré à la station de la place Audin.

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