Les magistrats ont décidé de poursuivre leur mouvement de grève, et ce, pour le deuxième jour. A Bouira, toutes les audiences programmées pour, aujourd'hui lundi, ont été reportées a-t-on appris de source judiciaire. La décision du ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, qui a opéré un vaste mouvement dans le corps des magistrats continue de susciter des questionnements et alimente la polémique. A Bouira, le maintien de certains magistrats à la tête des chambres et tribunaux, avait suscité des interrogations. Les audiences ont été toutes suspendues au niveau de la Cour de justice, a-t-on constaté sur place. Aucun magistrat n'a voulu s'exprimer par apport à la décision et de la suite à donner à la grève lancée par le SNM. Le mouvement de protestation des magistrats a été largement suivi à travers les tribunaux de la wilaya. « Aucune relation avec le mouvement révolutionnaire » Le mouvement de protestation des magistrats n'a pas suscité la solidarité du personnel administratif et des avocats. Des avocats du barreau de Bouira se sont désolidarisés de l'action les accusant d'avoir envoyés « arbitrairement » des manifestants en prison. « Je ne suis pas solidaire avec le juge qui décidé de l'emprisonnement de Samira Messouci, de Bouregaa, de Tabbou et les autres détenus », dit un avocat. La bâtonnière de Bouira, maitre Sidhoum ouafya qui a abondé dans le même sens en considérant que les revendications des magistrats s'articulent sur des augmentations salariales et « n'ont aucune relation avec le mouvement révolutionnaire ». « Au lieu de soutenir le peuple, ils décident d'une grève pour faire pression sur la tutelle pour faire aboutir leurs plateforme de revendication. Pourquoi ils n'ont pas décidé de la libération des détenus d'opinion ? Ils étaient où alors que le peuple est dans le rue depuis presque neuf mois », s'interroge la bâtonnière de Bouira réaffirmant au passage le soutien des robes noires au Hirak.