I.G.F voilà à priori un sigle qui fait causer des cauchemars pour les responsables indélicats et ceux qui ont profité de la ‘corruption démocratique' pendant plusieurs années. Au fait, il ne s'agit pas au cours de cette réflexion de l'Inspection Générale des Finances, mais de l'Internet Governance Forum ou du forum de la gouvernance de l'Internet; ce concept né en 2006 suite aux travaux du deuxième round de la société de l'information tenue à Tunis. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et des progrès sont réalisés pour démocratiser l'accès au réseau Internet. Pour l'Algérie, selon Internet Penetration Society, les statistiques démontrent en 2017 le nombre d'utilisateurs est estimé à 15 millions soit 36.50%, le Kenya avec presque 49 millions d'habitants, le taux de pénétration s'élève à 66%, l'Afrique du Sud a atteint un taux de 51.60% pour une population de 56 millions, le Nigeria 47.90% pour une population de 192 millions. Shutdown et Slowdon de l'Internet en Algérie Il est clair qu'en matière d'internet, notre pays n'est pas bien côté à cela, il faut ajouter une qualité de services médiocre, des offres et applications limitées en contenu, en plus les responsables du secteur excellent dans le verrouillage, le brouillage le ‘Shutdown et Slowdown' de l'internet. Ces actes qui consistent à étouffer les voix sur le Net et la cyber sphère, sont condamnables et répréhensibles car ils privent le citoyen de son droit d'accéder à l'information.Au moment où plusieurs pays s'efforcent de démocratiser l'Internet, le nôtre opte pour une démarche bureaucratique et autoritaire; ce qui laisser augure des moments difficiles pour la liberté de presse, d'opinion et d'accès à la source de l'information. En plus, l'Algérie est quasi absente des colloques et séminaires sur l'Internet et ses ‘annexes'; telles que IGF (internet governance forum), ISOC (la société de l'information) ICANN (Autorité en charge de l'enregistrement des noms de domaines et nombres). Alors que des pays ont ‘profité ‘ des services de ces annexes. Forum de la Gouvernance de l'Internet en Afrique du Nord A ce titre, le Maroc a abrité récemment une rencontre sur le forumde la gouvernance de l'Internet pour l'Afrique du Nord, à laquelle ont participé plusieurs membres des pays de la région. Les thèmes débattus ont porté sur la gouvernance des données leur définition, analyse, interprétation et protection. Sur ce point, votre serviteur a rappelé que la gouvernance des données est intimement liée au type de gouvernance du système politique, économique et social en place. Il est clair que l'approche autoritaire, administrative et bureaucratique qui a prévalu dans la gestion de nos données, a donné lieu à des ravages et catastrophes. Aucune lisibilité n'est possible eu égard aux pratiques de rétention, d'opacité et de manipulation par les ‘décideurs' pour ‘maquiller' les statistiques. A ce titre, l'office national des statistiques (ONS) a des compétences avérées pour faire un travail méthodique à valeur scientifique. Malheureusement, les ‘politicards' l'ont ‘étouffé' pour les besoins de leur politique de prestige et de démagogie. L'extra-territorialité de l'internet La cyber sécurité, la cyber stabilité et la confiance en l'espace cybernétique ont été les autres points développes par les intervenants de Tunisie, en la personne de Aicha Jeridi expert en Cyber security, de Fahd Batayneh de Jordanie et représentant de ICANN dans la région du Moyen Orient. Les aspects juridiques, législatifs et de régulation de l'espace numérique et virtuel, les défis auxquels nous sommes confrontés et la question de l'extra-territorialité de la règlementation de l'internet sont les autres thèmes abordés par Dr Kemitti d'Algérie et de l'expert Mr Madani du Maroc. Fracture Numérique Enfin, ce qu'il y a lieu de noter c'est que l'Algérie ‘officielle' paie ‘cash' son absence des forums et des séminaires à travers son isolement diplomatique. Pendant ce temps, les autres pays se redéployent pour mieux se défendre et améliorer leur image à l'échelle internationale. Après tout, les portes de l'IGF, ICANN et ISOC sont grandement ouvertes pour ceux qui sont intéressés, concernées et ‘accros' à l'Internet, il suffit de prendre attache avec ces organismes pour y adhérer. Le processus de numérisation et de transformation suit son cours et il est temps de s'accrocher faute de quoi beaucoup parmi nous risquent d'^être les prochaines victimes de la fracture numérique. (*) Enseignant Universitaire