Une caractéristique : c'est une équipe qui encaisse peu de buts. 3 buts encaissés en poules éliminatoires et 1 en barrage face à la Russie. 4 buts encaissés dans un parcours éliminatoire en Coupe du monde, il faut piocher dans les statistiques pour trouver meilleur « béton ». Les Pays-Bas ont encaissé 2 buts sur le même parcours, mais en allant de l'avant. Donc, pour trouver le chemin des buts gardés par le géant Samir Handanovic (1,96 m et 97 kg), il faut beaucoup attaquer. Des confrères, qui ont couvert les matches de cette équipe, la comparent à « un coffre de banque suisse pas facile à ouvrir ». Cette formation tire sa force de sa cohésion et de l'immuable 4-4-2 dans lequel elle évolue, depuis que Matjaz Kek a pris la direction de la sélection. Cet ancien international (il compte une seule sélection qui remonte à 1992) a trouvé ses marques comme entraîneur. Sous sa conduite, Maribor a décroché trois titres de champion consécutifs au début des années 2000. En 2006, il a fait son entrée dans l'encadrement technique de la fédération qui, tout naturellement, lui a fait appel en 2007 pour prendre la succession de Oblak. Il a eu l'intelligence, dès le départ, de gagner la confiance des joueurs en les associant dans toutes ses décisions. L'osmose a donné ses fruits. La Slovénie est en Coupe du monde. La stabilité et Kek, le secret de la réussite Y a-t-il un miracle dans cette présence dans le gotha mondial pour un pays qui compte juste 2 millions d'âmes ? D'aucuns avancent que Matjaz Kek y est pour beaucoup. A vrai dire, si secret il y a, il réside plutôt du côté des joueurs qui jouent ensemble depuis plusieurs années et qui arrivent à maturité en même temps. La Slovénie a fait sienne la devise qui dit : « Pour avoir une grande équipe, il faut d'abord compter sur une solide assise défensive. » De ce côté-là, il n'y a rien à dire. Le quatuor Brecko (26 ans), César (27 ans), Suler (27 ans) et Jokic (24 ans) forment un bloc compact. Ces 4 joueurs, qui évoluent respectivement à Cologne, Grenoble, La Gantoise et Chievo Verone, protègent bien Handanovic, le keeper de Udinesse. Le milieu de terrain est articulé autour du carré formé par le meneur de jeu Robert Koren (West Bromwich), Radosavljevic (Larissa-Grèce), Birsa (Auxerre) et l'étoile montante du football slovène, René Krhin (Inter de Milan). Les Espoirs offensifs Les espoirs offensifs de cette équipe reposent sur la paire Novakovic-dedic. Le premier est un vrai chasseur de buts. C'est le buteur de Cologne (Allemagne). A 31 ans, il réalise sa plus belle saison. Comme tous les grands attaquants, c'est un caractériel qui n'hésite jamais à mettre la semelle pour intimider… les défenseurs. L'autre attaquant, Zlatko Dedic, ne sera pas dépaysé cet après-midi, puisqu'il aura en face de lui son co-équipier en club… Antar Yahia. Les slovènes sont surtout braqués sur l'Angleterre et Rooney qui les ont chambrés à Wembley il y a trois mois. Les retrouvailles s'annoncent chaudes. Les slovènes, lorsqu'ils veulent quelque chose, ils l'obtiennent. Ivan Simic, qui était président de la fédération, l'a vérifié à ses dépens le jour où il a décidé de ne pas abonner le « pouvoir » aux joueurs. Dans les négociations qui ont précédé la qualification au mondial, les joueurs ont exigé et obtenu 150 000 euros par joueur, comme prime de qualification. Le président avait fait la grimace, mais s'est incliné devant la boulimie de ses joueurs. Pour calmer le jeu, il a promis 500 000 en cas de victoire finale. Les camarades de Novakovic ont balayé cette proposition. Ils ont fait pression sur le président pour que leurs femmes et petites amies soient prises en charge par la fédération. C'en était trop pour Simic qui a abandonné le « pouvoir » aux joueurs. De là à ce que les joueurs provoquent un clash avec leurs dirigeants avant le match contre l'Algérie sur la sempiternelle question des primes, il n'y a pas loin, estiment des observateurs.