L'évaluation que fait l'Union européenne sur la coopération bilatérale est une évaluation d'années positives, et dans les rapports entre l'Algérie et l'UE, s'il y a des préoccupations ou des questions à traiter c'est parce qu'on avance et non parce qu'on régresse, et on a plus d'ambitions et des d'objectifs plus importants que nous voulons mettre ensemble », a déclaré le ministre des Affaires étrangères espagnol, Miguel Moratinos, lors d'une conférence de presse à l'issue de la 5e réunion du Conseil d'association Algérie-UE. Interrogé par la presse, il a soutenu qu'il n'a pas trouvé dans l'analyse ou la présentation de M. Medelci des éléments négatifs, l'Algérie ayant demandé la révision du calendrier du démantèlement tarifaire prévu par l'Accord d'association (AA), conclu en 2002 et mis en œuvre en 2005. « Je crois que l'ambition de l'UE et de l'Algérie c'est d'avancer dans tous les secteurs », a-t-il souligné tout en soutenant que « dans tous les secteurs il y a eu des avancées. Il y a des avancées du point de vue politique, commerciale, financière et économique ». Partant de cela, M. Moratinos a reconnu qu'il peut y avoir des ajustements, qui sont prévus dans l'accord pour donner un saut qualitatif, pas quantitatif, parce qu'il y a déjà d'énormes échanges commerciaux et financiers entre les deux parties. « Nos amis algériens veulent plus d'investissements européens, et c'est pour ça qu'on va avoir un forum d'investissement à Alger, et on doit également s'impliquer davantage dans le plan de modernisation algérien », s'est-il engagé. Dans ses doléances d'aujourd'hui, « l'Algérie demande uniquement une plus grande implication européenne, et ne dit nullement que l'UE ne fait pas bien les choses », dit-il. Moratinos a fait état de discussions lors de ce nouveau round sur l'accord de réadmission. Il citera, d'ailleurs, le cas de l'Espagne avec laquelle l'Algérie coopère en matière de lutte contre l'immigration clandestine, coopération qu'il qualifiera de « très favorable ». Sur ce sujet, il demandera plus d'efforts afin de commencer les négociations sur l'accord de réadmission UE-Algérie. « Il faut commencer à parler de façon plus claire de la circulation des personnes », a-t-il proposé. Et de demander d'ailleurs d'appliquer les avancées réalisées avec les pays de l'Est et de l'Europe centrale en matière de libéralisation des visas aux pays voisins du Sud, qui sont « nos plus anciens voisins », dira-t-il. « L'Algérie, depuis son indépendance, a des rapports avec les anciennes institutions communautaires, et c'est pour cela qu'on veut avoir des relations prioritaires avec elle », a-t-il conclu.