La cité Haï Echahid I ne sied guère à l'appellation de quartier résidentiel qui lui colle depuis la création du lotissement, il y a de cela plus de deux décennies. L'abattage des dizaines d'arbres séculaires qui décoraient autrefois les lieux, la viabilisation qui laisse encore à désirer, et les carences dans l'aménagement urbain ne sont pas pour apporter un démenti aux citoyens qui ont récemment pris attache avec El Watan dans le but de lancer un énième appel aux responsables locaux pour qu'ils se penchent sur leurs problèmes qui sont légion : fuites d'eau, insalubrité, odeurs pestilentielles, chaussées impraticables et boueuses et anarchie totale dans la gestion d'une extension urbaine qui ne tient compte d'aucune norme. Des espaces verts et des voies d'accès à la cité ont été grignotés par des constructeurs mal intentionnés, ou annexés par des personnes opulentes et bien introduites. Sachant pertinemment que les biens publics ne font jamais l'objet d'une quelconque opposition, certains parmi eux ont transformé ruelles et escaliers en entrepôts ou carrément en logis. Le projet d'une route bitumée, qui devait remplacer un sentier marécageux et escarpé, est en souffrance depuis des mois. Yacine Alloui, le président du comité de quartier, qui ne voit guère les choses évoluer dans le bon sens, dira : « Nous avons un cumul de problèmes inextricables dus dans leur majorité au manque d'application rigoureuse de la loi. Est-il possible que l'on érige des constructions illicites sur une propriété publique sans que personne ne s'en inquiète ? Est-il possible d'accorder un marché à un promoteur sans s'enquérir sur l'état d'avancement des travaux ? » Posons ces questions en même temps que notre interlocuteur.