L'identification et la prise en charge des préoccupations sociales, économiques et culturelles nécessitent l'instauration d'une stratégie de communication durable. Les mouvements de protestation ou autres conflits entre l'administration et les citoyens éclatent souvent à cause de l'absence de communication. Ce constat, qui n'est pas un secret de polichinelle, a été fait par le wali de Annaba, Mohamed El Ghazi, lors d'une récente rencontre consacrée au programme quinquennal 2010-2014. « Depuis mon installation à la tête de la wilaya, je suis toujours à la recherche d'une société civile », a-t-il lancé à l'adresse des participants, exhortant l'administration et les assemblées élues à ouvrir leurs portes aux citoyens et aux gens de la presse. « Le déficit en communication entretient la désinformation et l'amalgame », a soutenu le premier responsable de la wilaya, faisant allusion aux actions de protestation et de colère qui ont été enregistrées ces derniers temps autour de revendications, liées, entre autres, à l'emploi et au logement. Ces propos ciblent principalement les associations dont la plupart ont failli à leur mission, qui est celle d'être le trait d'union entre l'administration et les citoyens, qu'elles sont censées représenter. Et ce n'est pas par hasard que la direction de la réglementation et des affaires générales (DRAG) vient de relancer le dossier de l'assainissement du mouvement associatif dans la perspective de le rendre performant et d'assurer des subventions de l'Etat aux associations crédibles sur la base de leurs prestations. Faut-il rappeler à ce propos que 491 associations, tous domaines confondus, ont été d'ores et déjà proposées pour être dissoutes en raison de leur absence totale sur le terrain ! Et dire que celles-ci représentent environ 50% du nombre global des associations que compte la wilaya. La dissolution sera prononcée par voie de justice afin d'éviter tout dépassement dans la conduite de ce dossier, a-t-on fait savoir à la DRAG. Pour rappel, 45 associations ont été dissoutes en 2009 de manière réglementaire, tandis que 28 autres ont été destinataires de décisions administratives de cessation d'activité. Les 1 048 associations qui sont enregistrées au fichier de la DRAG ont été créées pour activer dans divers secteurs tels le sport, l'éducation, le social, l'environnement, la religion et la culture. Seules 538 d'entre elles, dont 317 opérant dans la commune de Annaba, sont considérées comme étant « performantes » compte tenu des efforts qu'elles déploient dans le domaine de l'identification et du recensement des préoccupations des habitants relevant des catégories sociales qu'elles représentent. « Un mouvement associatif, fort et crédible est en mesure de défendre les préoccupations des citoyens et leur apporter des solutions, de concert avec l'administration et les élus. Ne dit-on pas que les associations sont le socle d'une société donnée ? », soutiennent les sociologues.