Que de guerres pourraient être menées pour ne pas mourir de soif. Toutes les autres armes deviennent subitement obsolètes, aucun produit ne pouvant être substitué à l'eau. Celle-ci est objet de négociations et de convoitises. Les négociations de paix au Proche-Orient l'ont bien mis en évidence et il n'est pas étonnant qu'aucun accord n'a été conclu. D'ailleurs et quoi qu'il dise, Israël convoite quand il ne détourne pas déjà d'importantes quantités d'eau comme celles du Jourdain. Avant même sa création dans les conditions que tout le monde connaît, les chefs du mouvement sioniste avaient demandé que les frontières du futur « foyer juif » soient repoussées d'une vingtaine de kilomètres plus au nord. Juste ce qu'il faut pour faire main basse sur la région du Sud-Liban, celle du Litani, connue pour être un immense réservoir d'eau. Voilà l'enjeu, autant dire actuel, comme cela peut se constater aisément. Et l'ONU, bien dans son rôle de bureau d'études de la planète, affirme que l'eau pourrait devenir, d'ici cinquante ans, un bien plus précieux que le pétrole. Ou encore que les perspectives en la matière sont même inquiétantes avec plus de besoins pour un même volume d'eau sinon moins avec les changements climatiques, avec une crise qui pourrait affecter la moitié de la population de la planète d'ici une vingtaine d'années. Des pays en sont à gérer le statu quo, à ne pas toucher à quoi que ce soit, comme cela est apparu dernièrement avec le partage des eaux du Nil. Une situation qui n'est pas propre aux seuls pays de la région, mais à tous ceux qui longent les 250 bassins fluviaux transfrontaliers du globe et qui, de ce fait, partagent leurs ressources en eau avec leurs voisins. Il est vrai que cela donne des idées, même les plus dangereuses comme celles qui consistent à tenir le robinet et en contrôler le débit pour mieux asseoir sa puissance. Ou encore à se servir le premier, même si cela va à l'encontre des voisins. Des pays du Proche-Orient en savent quelque chose. Et dire qu'une telle situation, au moins complexe, devient un immense privilège pour ceux qui n'ont rien, c'est-à-dire tous ceux que la nature n'a pas gâtés. Ces pays ont, à leur corps défendant, révélé combien l'eau est devenue non seulement un facteur, mais surtout un indice de développement. Rien ne peut se faire sans eau. La relation est claire et l'effet est désastreux avec des populations sans autre choix que l'exode, contraintes de livrer bataille pour leur survie. Ce sont des victimes des calamités naturelles et l'Afrique en compte des millions depuis des décennies. Des cycles, disent les climatologues. Plutôt court comme explication, mais suffisant pour rappeler que l'eau est précieuse et qu'elle sera encore plus rare si rien n'est fait pour la préserver. Un sujet suffisamment grave pour susciter une réelle prise de conscience. Il n'est jamais trop tard.