Les Algériens sont encore groggy. Une semaine après la défaite des Verts face aux Américains, la rue algérienne n'a pas cessé de donner de la voix pour signifier son mécontentement quant aux prestations de notre onze national au dernier Mondial. La manière avec laquelle a été éliminée notre équipe nationale de la Coupe du monde est restée en travers la gorge de plusieurs supporters. Bien évidemment, le premier à porter le chapeau de cette déroute, c'est le sélectionneur national. Rabah Saâdane, qui a promis aux Algériens que son groupe allait monter en puissance juste après le résultat flatteur enregistré face à l'Angleterre, est sorti par la petite porte au détour d'une rencontre face aux Américains et qui prête à critiques. Mais en dehors des résultats techniques de notre sélection nationale qu'il ne s'agit plus de commenter, il est temps de parler de ces déboires enregistrés autour d'une cohabitation qui ne baigne pas dans la joie. Les bribes d'informations en provenance d'Afrique du Sud donnaient un aperçu du climat de tension qui présidait durant le séjour des Verts. Même face à un manque flagrant de communication, les envoyés spéciaux de la presse nationale étaient unanimes à dire que quelque chose ne tournait pas rond dans cette équipe nationale prise de malaise, comme ce fut le cas en Angola lors de la dernière Coupe d'Afrique des nations. Les informations faisant état d'un climat de tension au sein du groupe étaient en fait un signal qu'il fallait vraiment prendre au sérieux. Apparemment, cela n'a pas été le cas, puisque l'équipe nationale a abouti au résultat que l'on sait. Etrange situation donc que celle vécue par l'équipe nationale en terre sud-africaine. Elle ressemble, à un détail près, à celle qui a eu lieu au Mexique il y a de cela plus de deux décennies mais avec un même acteur-clé, Rabah Saâdane. S'il est vrai que la gestion d'un groupe ne relève pas du seul sélectionneur, il n'en demeure pas moins que ce dernier joue un rôle important. Au Mexique, pour le compte de la Coupe du monde, l'ambiance au sein de notre équipe nationale était malsaine surtout lorsque l'on sait que certains de nos joueurs ne se sont pas fait prier pour s'adresser des insultes, des éclats de voix pour aboutir à des coups de gueule violents. On a échappé de justesse à des jeux de mains entre joueurs qui ne pouvaient plus cohabiter. On était à deux doigts d'une humiliation qui aurait fait date. Il n'est peut-être pas opportun de revenir sur une situation qui, en son temps, a été étouffée par les censeurs de l'époque, mais cela n'empêche que la similitude des faits avec ce qui s'est passé en Afrique du Sud doit interpeller les responsables de notre football afin de prendre en charge ce volet de la gestion du groupe d'une manière effective, car il va de l'image d'une équipe nationale qui appartient, il est utile de le rappeler, à tous les Algériens. Ces derniers, justement, sont en droit de savoir ce qui s'est réellement passé en Afrique du Sud et leur permettre ainsi de ne pas se fier aux rumeurs.La langue de bois ne doit pas revenir au galop dans un football qui a besoin d'avancer sur des bases saines. Les prochaines sorties médiatiques des responsables de la discipline sont attendues avec impatience par des Algériens décidés à dénoncer toutes dérive et tous ceux qui portent atteinte à l'équipe nationale qui, quoi que l'on dise, ne laisse personne indifférent.