Ettouil Walid, président de l'association musicale El Manara et professeur de musique, ne sait plus à quel saint se vouer, depuis que ses élèves sont devenus des SDF, en raison d'une insensée décision des autorités locales. Expulsés, les élèves de l'Association ne trouvent aucun lieu pour répéter, pour se réunir, mais surtout pour déposer leurs instruments de musique. Walid est un ingénieur en électronique, activant dans le domaine de l'énergie depuis plus de deux décennies en Algérie et à l'étranger, notamment dans le secteur de la maintenance des turbines (gaz et pétrole). Il est un cadre respecté chez une entreprise multinationale. Il est dépité par l'incapacité des responsables locaux de Cherchell et par l'immobilisme des gestionnaires du secteur de la culture dans la wilaya de Tipasa. Son temps libre, il le consacre à ses élèves et pour quelques actions de solidarité avec ses élèves issus de familles démunies. Grâce à sa philosophie, il a réussi à fédérer un mouvement de solidarité des parents des élèves de son Association musicale et de quelques adhérents, en les invitant à participer financièrement à l'aménagement et la remise à niveau d'un local affecté à son Association par le P/APC de Cherchell, selon le document référencié n° 3626 du 17 octobre 2017, sur instruction de l'ex-wali de Tipasa. Ce local, déjà vandalisé, se trouve au rez-de-chaussée de la salle des fêtes de la ville. L'association El Manara dispose de son agrément renouvelé depuis le 1er juillet 2018 portant la référence 13/2018, signé par la DRAG de Tipasa. Inutile de s'étaler sur les performances de cette école de musique andalouse pourvue de trois classes, sa participation aux manifestations culturelles dans les wilayas du pays et à l'étranger. Le sérieux de son président Walid suscite l'admiration. L'état dans lequel se trouve à présent cette association de musique andalouse avait provoqué un immense élan de solidarité de quelques médias, afin que les hautes autorités du pays puissent intervenir auprès de leurs représentants locaux à Tipasa. El Manara est d'abord un espace où les futurs adultes apprennent les belles manières pour devenir utiles à leur pays, mais surtout chasser les maux sociaux de l'environnement des jeunes Algériens. El Manara espère retrouver pour ses élèves (filles et garçons) un lieu pour travailler, apprendre la musique andalouse et un «coin» pour laisser leurs instruments de musique en toute sécurité, tout simplement un smig de conditions de travail. Les résultats scolaires obtenus par ses élèves forcent l'admiration. «Nous sommes tous El Manara», des pancartes brandies par l'assistance venue assister à une soirée musicale à Alger. Walid, président et chef d'orchestre, y compris ses élèves musiciens n'avaient pas pu dissimuler leur émotion au moment où ils se produisaient sur scène, à la suite de ce geste surprenant solidaire du public d'Alger.