Près de 500 promoteurs et plus de 2500 particuliers attendent, depuis le 12 avril dernier, d'être approvisionnés en ciment par l'antenne de Béjaïa du groupe public de distribution du ciment ERCE. Ces clients de l'ERCE ont pourtant bel et bien payé leur marchandise. Dans une lettre adressée au Premier ministre, le député Meziane Belkacem dénonce le fait que « l'approvisionnement ne se fait à partir du port de Béjaïa ou de la cimenterie de Aïn El Kebira qu'après l'aval de la direction de l'ERCE basée à Sétif alors que ce groupe possède un point de vente à Béjaïa ». « Curieusement, le marché parallèle est bien approvisionné », relève ce parlementaire qui réclame des pouvoirs publics de diligenter une enquête pour faire la lumière sur cette situation. Contacté par nos soins, M. Hassous, un des responsables du groupe ERCE qui compte deux points de vente à Béjaïa (l'un à Kherrata et l'autre à l'arrière-port), admet que « la tension concerne notamment l'approvisionnement des particuliers auto-constructeurs » et impute cette perturbation « aux travaux de réhabilitation de la voie publique attenant au siège du point de vente du groupe situé à l'arrière-port de Béjaïa, des travaux qui ont contraint les responsables à fermer temporairement ce point de vente ». Et d'ajouter que « 412 000 tonnes de ciment ont été produites depuis janvier par la cimenterie de Aïn El Kebira, et 143 000 autres tonnes ont été importées via le port de Béjaïa. L'ERCE compte également mettre sur le marché 350 000 autres tonnes de ciment ». « Nous cherchons un terrain devant servir de point de vente pour nous délocaliser », ajoute M. Hassous. D'autres entrepreneurs se plaignent de la mauvaise distribution du ciment à l'unité d'El Kseur de la Société publique de distribution des matériaux de construction (Sodismac). Certains entrepreneurs disent s'être heurtés au refus ce distributeur public de leur livrer du ciment en dépit du fait qu'ils ont produit des dossiers tout à fait conformes à la réglementation. « Nous n'avons jamais refusé de livrer du ciment à un client dès lors que son dossier est complet. Il est vrai, par ailleurs, que les quantités de ciment que nous distribuons sont limitées », se défend le premier responsable de cette unité. De son côté, M. Louiba, président de la fédération du BTPH affiliée à la Confédération algérienne du patronat (CAP) nie « l'existence de toute crise affectant la distribution du ciment à Béjaïa ». A signaler que chez les distributeurs privés, le sac de ciment est cédé à près de 650 DA contre un prix public plafonné de 300 DA (sortie d'usine). Béjaïa compte quelque 2500 entreprises activant dans le BTPH.