Jouée au tournant des années 1990 alors que les clameurs des manifestations islamistes résonnaient dans la rue algéroise, la pièce Rak khoya ouana chkoun de Slimane Benaïssa éclaire les contradictions de la maison Algérie sur les questions de la culture, de l'Islam et des femmes. Quinze ans après sa création à Alger, avec Fettouma Ousliha et Dalila Helilou, puis son adaptation en français sous le nom de Au-delà du voile pour les besoins d'une tournée hors du pays en 1991, cette pièce du dramaturge algérien a été créée en novembre 2004 à la Manufacture de théâtre de Saint-Quentin. Pour la metteuse en scène Agnès Renaud, Slimane Benaïssa confronte trois générations de femmes et nous livre sa vision d'une Algérie déchirée entre traditions et modernité. Qui peine à renouer le fil entre ses générations. Et ne parvient pas à trancher la question du statut de la femme. Selon elle, « Au-delà du voile pose avec acuité la question de l'individu face au collectif. » Jusqu'au 27 juillet 2010 à 19h, au théâtre La Manufacture (2, rue des écoles, 84 000 Avignon). Dans un autre registre mais toujours lié à l'histoire d'Algérie, la pièce théâtrale 1962 de Mohamed Kacimi est également à l'affiche. L'Algérie gagne son indépendance. Nadia et Gharib ont passé leur enfance ensemble, au cœur des Hauts Plateaux. Elle vit en Algérie, lui a choisi l'exil. Leur rencontre inattendue sur le port de Marseille les rejette au cœur de leur enfance. Aujourd'hui, pour dénouer l'angoisse de cette nuit algérienne, des enfants de « l'indépendance redonnent vie à cette année 1962, qui fut celle de tous leurs rêves et de leurs désillusions ». Jusqu'au 31 juillet au théâtre des Lucioles (10, rue rempart St Lazare, 84 000 Avignon)