Le torchon brûle de nouveau à Boumerdès. L'accord de réconciliation qui a été signé entre le président de l'APC et les dix autres élus de l'assemblée communale, en février 2009, est désormais remis en cause. C'est du moins ce que nous avons pu déduire à travers la lettre de « désengagement » qui a été signée récemment par dix élus de ladite assemblée, dans laquelle ils rejettent leur responsabilité quant « aux conséquences de la mauvaise gestion » dont a fait preuve le premier magistrat de la localité, M. Sarni, élu sur la liste du Parti des travailleurs (PT). Ainsi, les élus contestataires précisent dans leur correspondance que « le P/APC n'a pas respecté ses engagements » qui consistent à respecter la loi et impliquer l'ensemble des élus dans la gestion des affaires de la commune. Les rédacteurs dudit document reprochent au P/APC la mauvaise gestion, l'abus de pouvoir et le non-respect de la réglementation régissant le fonctionnement des collectivités locales et ils l'accusent d'« avoir pris des décisions sans délibérations ». « Plus de la moitié des projets de notre commune ont été attribués de gré à gré », accuse un élu sous le sceau de l'anonymat. Celui-ci illustre ses propos en citant plusieurs cas de projets « qui ont été attribués sans l'aval de l'assemblée ». « Il n'y a pas longtemps, notre assemblée a dégagé, après délibération, une somme de 5 millions de dinars pour l'aménagement de la gare routière, mais celle-ci a été élevée par le P/APC à 20 millions sans qu'il juge utile d'aviser les autres élus », argue-t-il. Idem pour le cas du projet de réalisation d'un marché à Sghirat, qui a été implanté, selon notre interlocuteur, sur une parcelle relevant de la commune de Thénia pour un montant de 7,5 millions de dinars, mais qui n'a pas permis de mettre un terme au commerce informel qui gangrène les abords de la RN24. L'on cite aussi l'exemple du projet portant réalisation d'un terrain de jeu de 300 MDA à la cité des 800 Logements qui « n'a pas été réalisé conformément au cahier des charges ». Certaines sources précisent que l'entreprise a été désignée sans le respect des lois en vigueur, soulignant que la clôture, conçue initialement en béton, a été faite en fil de fer, ce qui a suscité la colère des résidants. Les signataires de la lettre de contestation notent que cette situation a plongé l'APC dans des problèmes insurmontables, citant l'augmentation des dettes qui a causé un énorme préjudice sur le budget communal de l'année en cours. Toute nos tentatives de joindre le responsable incriminé par les rédacteurs de la correspondance, pour avoir son avis, se sont avérées vaines.