Une fois tues les vuvuzelas du Mondial sud-africain, voilà que le public renoue, bien que timidement, avec les soirées du Festival international de Timgad. Dimanche soir, il y avait visiblement plus de monde à l'occasion de la cinquième soirée de cette 32e édition. Au menu, la chanteuse française de R'n'B, Vitaa. Apparue sur scène avec une heure de retard, Vitaa, accompagnée par deux backing vocals et un DJ, n'a pas réussi à capter l'intérêt du public, en dépit de son charme, sa voix et ses nombreux tubes, dont le fameux Pas à pas. Algérino (Samir), un beur originaire de Khenchela, prit le relais en tentant de faire mieux. Algerino, lui aussi épaulé par un DJ, a pu faire monter l'adrénaline d'un cran, notamment dans les gradins supérieurs occupés par les jeunes qui ont bien répondu à ses invitations exaltant le sentiment national (1, 2, 3, Viva l'Algiré) et la légendaire fierté des Chaouis. Les choses sérieuses commencèrent quand ce dernier invita à ses côtés Cheb Khalas pour un duo déjà sorti en single. Le public qui attendait avec impatience le chantre constantinois du sraoui, s'enflamma et l'ambiance des grands jours revenait petit à petit à Timgad. Khalas s'empara de la scène par la suite pour chanter, au grand bonheur du public, composé en majorité de familles batnéennes, ses tubes connus par cœur, aussi bien par les jeunes que par les femmes, qui répétaient avec lui. L'enfant de Batna, Hassan Dadi, un habitué du festival, devait clôturer cette soirée qui se poursuivit jusqu'à une heure tardive. Après une soirée d'ouverture algéro-algérienne mi-figue mi-raisin, animée par les jeunes d'Alhan wa Chabab et le coup dur qui a marqué le début du festival à cause de l'annulation du concert de la star syrienne, George Wassouf, le festival tente ainsi d'atteindre sa vitesse de croisière et d'oublier l'échec des soirées précédentes. Les artistes, Lotfi Bouchenak (Tunisie), l'ensemble Ouighour Du Xinjiang ( Chine) et la chanteuse Daoudia (Maroc), ainsi que la diva Houria Aïchi ont dû se produire, en effet, devant des gradins presque vides malgré la gratuité de l'entrée. L'édition 2010 a lieu au sein du nouveau théâtre, réplique du théâtre romain qui a accueilli le festival depuis 1967. Inauguré un peu dans la précipitation, ce théâtre est une belle réussite, aussi bien sur le plan fonctionnel qu'esthétique, bien que un peu trop grand pour la manifestation (6 000 places). A noter aussi, les efforts déployés pour assurer le meilleur accueil au public, alors que le respect des horaires demeure toujours le point noir du festival de Timgad. Le festival qui se poursuivra jusqu'au 17 juillet accueillera aussi la troupe latine Tres Coronas, la troupe espagnole Jazzing- Flamenco, Atri N'assouf (Afrique) Cheb Jillani (Libye), Selma /Bechar (Algerie/ Jordanie) Gokhan- Tepe (Turquie), ainsi que Kader Japonais, Abdou Skikdi, et Aït Menguellet. Il sera clôturé par la diva Madjda Roumi.