Les diabétiques algériens peuvent dorénavant bénéficier du remboursement des seringues, à l'instar des médicaments et de l'insuline. L'annonce en a été faite, hier, par Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, à l'occasion de la Journée nationale du diabète organisée au Palais de la culture par l'association des diabétiques de la wilaya d'Alger. Pour Tayeb Louh, désormais, les véritables malades chroniques seront identifiés et pris en charge. La mise en place des registres de malades chroniques dans les différentes wilayas est l'outil qui permettra de cerner ce type de malades. « Nous allons procéder à un contrôle rigoureux et déclarer la guerre aux indus bénéficiaires. Les prix des médicaments seront également contrôlés. On ne peut plus fonctionner au même rythme que celui de ces dernières années où la facture des frais de remboursement des médicaments est passée de 30 milliards de dinars en 2003 à 40 milliards en 2004. Nous avons eu à traiter durant cette année 52 millions d'ordonnances, a déclaré le ministre du Travail, et de signaler que cette frange de la population estimée à près de 2200 000 peut compter sur l'aide de son département. A noter que les frais de remboursement des médicaments ont connu une hausse de 70% en l'espace de quatre années. Ces frais étaient de 19,66 milliards de dinars en 2000. En 2004, la CNAS a effectué des remboursements de l'ordre de 463 millions de dinars, ce qui représente une couverture dépassant les 62%. De son côté, le ministre l'Emploi et de la Solidarité nationale, Djamal Ould Abbas, a assuré de sa contribution dans la prise en charge des diabétiques démunis non assurés sociaux. Il a aussi annoncé la relance de l'usine de fabrication de chaussures pour diabétiques installée à Akbou (wilaya de Béjaïa). M. Ouhada, président de l'association, a mis l'accent sur les difficultés rencontrées par les malades lors de leur prise en charge dans les structures hospitalières. Il a interpellé Mourad Redjimi, ministre de la Santé, qui a brillé par son absence à cette journée, sur les dysfonctionnements dans ces hôpitaux. Il cite, entre autres, le cas de certains médecins qui « orientent les malades vers des cliniques privées pour des interventions chirurgicales en donnant comme prétexte le manque de moyens ou l'insalubrité dans les hôpitaux », indiquera-t-il. Concernant l'usine d'insuline de Saïdal, M. Ouhada a signalé qu'elle représente l'espoir de tous les diabétiques qui sont près de 2 200 000 au niveau national et 65 000 dans la wilaya d'Alger. L'état d'avancement de ce projet a été présenté par une des collaboratrices de M. Aoun.