Selon les dernières évolutions de l'affaire, le FBI mènerait une enquête pour déterminer les causes exactes de la mort (survenue le 17 mars) de feu Hassiba », a indiqué hier le frère de Hassiba Belbachir, lors d'une conférence de presse organisée l'après-midi au siège du journal La Voix de l'Oranie. Cette rencontre avec la presse locale et les représentants de la presse nationale a été animée également par un avocat du barreau d'Oran, constitué officiellement, en présence de la sœur de la défunte. Cette dernière a dès le début souhaité que les discussions ne tournent pas autour de la vie privée de sa sœur pour se focaliser plutôt sur la nécessité d'éclairer les conditions dans lesquelles Hassiba, née le 24 août 1977 à Oran, a trouvé la mort dans une prison de haute sécurité pour femmes de Woodstock à Chicago. Elle était auparavant maintenue en détention en Grande-Bretagne le 27 février avant d'être refoulée pour non-conformité de visa le 8 mars vers les Etats-Unis où l'attendait son sort tragique. La famille récuse la thèse du suicide avancée par le service d'immigration américain qui a informé la sœur Zahia le vendredi 18 mars par téléphone cellulaire. Cette dernière, détentrice d'un passeport français et d'une résidence permanente au Canada, s'est vue malgré cela, s'étonne-t-elle, dans l'obligation de présenter un visa d'entrée aux USA et n'a donc pu se rendre sur les lieux que le 21 mars. Selon la famille, entre temps, une voix du service consulaire algérien à Washington qui a souhaité garder l'anonymat a déjà fait part des grands doutes qui planent sur la thèse du suicide. Sanctionné dans un communiqué de presse n°1, le frère de la défunte atteste également qu'un représentant du service consulaire algérien à Washington s'est déplacé à Chicago pour attendre Zahia. Cette dernière, pour avoir vu le corps, a fait part de bleus qu'elle a constatés sur les épaules, tout au long des bras et sur le haut des cuisses. Le communiqué lu par le frère relève un paradoxe dans les versions données d'une part à Zahia et de l'autre au consul algérien à Washington qui, dit-on, a tôt fait de s'intéresser à cette affaire. Suicide ? Non-assistance à personne en danger ? Guet-apens ? Homicide ? « Nous sommes en droit de savoir pour faire notre deuil », clament les membres de la famille. Selon l'avocat oranais, la pièce maîtresse du dossier réside dans le rapport de l'autopsie commandée à un légiste indépendant. Il faudra attendre cinq semaines avant que le résultat final ne soit donné. Sept avocats ont déjà été constitués sur place grâce notamment à l'appui de l'association du regroupement maghrébin de l'Amérique du Nord et de l'organisation du comité islamique. En réponse à une question, Zahia a déclaré que sa sœur était sur le point de se rendre en Algérie via l'Espagne où elle devait déposer un dossier visant une éventuelle régularisation de papiers. Elle devait également expliquer que « si le consulat algérien s'est occupé des formalités de rapatriement du corps, c'est que le passeport de Hassiba était bien algérien ». Le frère, de son côté, tout en se demandant pourquoi le consulat algérien n'a pas été averti par la détention d'une ressortissante algérienne aux USA malgré un accord bilatéral (cité par l'avocat), a dit être sur le point de saisir le président de la République par lettre publiée dans un journal et demander audience à Abdelaziz Belkhadem, ministre des Affaires étrangères.