La manière sélective dont sont nettoyée les rues de la ville de Médéa, laisse les habitants de certains quartiers perplexes. Vraisemblablement, le nettoyage obéit à un système de zonage selon l'importance et le poids des résidants. Si le passage des éboueurs et des agents d'entretien se fait régulièrement tous les matins au niveau des rues qui jouxtent les bâtiments abritant les services de l'administration du centre-ville, cela n'est guère le cas pour certains quartiers, laissés aux bons soins des riverains. Ils sont, apprend-on, contraints, devant l'entassement excessif des ordures, de prendre leur peine à deux mains pour effectuer eux-mêmes le travail d'éboueurs. Aussi, le revêtement des trottoirs et des routes, semble répondre à la même logique du double poids double mesures, puisque certains quartiers huppés ont été refaits alors que d'autres sont dans l'attente depuis des décennies. Un vieux septuagénaire d'un air moqueur et coléreux nous a rétorqué dans le même ordre d'idée que leurs quartiers ne sont fréquentables que lorsque les habitants sont sollicités pour mettre les bulletins de vote aux urnes. « Dès que les candidats potentiels sont élus et installés dans leurs fauteuils, nos quartiers retombent dans l'oubli… »