L'apparition d'une nouvelle maladie respiratoire humaine virulente, extrêmement contagieuse, pour laquelle il n'existe pas de traitement adéquat, pourrait déclencher une pandémie mondiale.» Ces lignes sont tirées d'un rapport de la CIA publié en 2009 sous le titre : Le nouveau rapport de la CIA. Comment sera le monde en 2025 ? (paru chez Robert Laffont pour l'édition française). A travers ce document, l'agence de renseignement américaine s'évertuait à dresser des scénarios prospectifs de l'état du monde sur 15-20 ans. Dans une note de ce rapport intitulée «Le déclenchement possible d'une pandémie mondiale», les experts de la CIA annonçaient ainsi une pandémie virale d'une ampleur apocalyptique à l'horizon 2025. Une prophétie qui n'a pas échappé à nos amis internautes qui se sont fait un malin plaisir à exhumer et partager les passages en question sur les réseaux sociaux. Voilà ce que dit cette note au sujet du foyer de départ d'une telle épidémie : «Si une maladie pandémique se déclare, ce sera sans doute dans une zone à forte densité de population, de grande proximité entre humains et animaux, comme il en existe en Chine et dans le Sud-Est asiatique où les populations vivent au contact du bétail. Des pratiques d'élevage non réglementées favoriseraient la circulation d'un virus comme le H5N1 parmi les populations animales, augmentant les chances d'une mutation d'une souche susceptible de provoquer une pandémie. Pour se propager rapidement, il suffit que la maladie apparaisse dans des régions à forte densité humaine.» Evoquant la difficulté de détection de cette maladie, le rapport souligne : «Dans un tel scénario, la maladie tarderait à être identifiée si le pays d'origine ne disposait pas des moyens adéquats pour la détecter. Il faudrait des semaines pour que les laboratoires fournissent des résultats définitifs confirmant l'existence d'une maladie risquant de muter en pandémie. Entre-temps, des foyers se déclareraient dans des villes du Sud-Est asiatique. En dépit de restrictions limitant les déplacements internationaux, des voyageurs présentant peu ou pas de symptômes pourraient transporter le virus sur les autres continents.» Le même document anticipait les niveaux de contamination en indiquant : «Les malades seraient de plus en plus nombreux, de nouveaux cas apparaissant tous les mois. L'absence d'un vaccin efficace ou d'immunité dans le reste du monde exposerait les populations à la contagion.» Le scénario du pire étudié par les experts américains à l'époque donne froid dans le dos : «Dans le pire des cas, ce sont de dix à plusieurs centaines de millions d'Occidentaux qui contracteraient la maladie, et les morts se compteraient par dizaines de millions. Dans le reste du monde, la dégradation des infrastructures vitales et les pertes économiques à l'échelle mondiale entraîneraient l'infection d'un tiers de la population du globe et la mort de centaines de millions d'êtres humains.» Il ne nous reste plus qu'à espérer que les courbes d'évolution de ce fléau ravageur démentiront rapidement les prévisions terrifiantes de la CIA…