La production de gel désinfectant ne répond pas aux normes dans la région de Annaba, ce qui a poussé des laboratoires à décider d'en produire. Parmi eux, le laboratoire Onyx dont le siège est implanté dans la commune de Zerizer (El Tarf). «Bien que le gel désinfectant ne figure pas dans notre nomenclature de production pharmaceutique, nous avons décidé, exceptionnellement, de nous lancer dans une première phase la production de 5000 litres de ce gel en respectant les normes requises. Cette quantité sera destinée exclusivement et sans aucun profit au personnel médical et paramédical», a promis le Dr Mahmoud Aissaoui, propriétaire de ce laboratoire. Louable à plus d'un titre, cette action à but non lucratif est actuellement en stand-by. En effet, parmi les ingrédients nécessaires pour produire ce désinfectant, il y a l'éthanol dont l'approvisionnement nécessite une très longue procédure administrative. «Exceptionnellement, les autorités algériennes doivent libérer l'accès immédiat et temporairement à ce produit qui représente 62 à 74% de la composante du gel désinfectant, dont celui en circulation est pour la plupart non conforme. Avec un taux faible en éthanol, il donne au personnel médical et paramédical une fausse sensation de sécurité sans qu'il soit aux normes», alerte le même médecin, spécialiste en pneumologie. A cet appel urgent en cette période de guerre contre le coronavirus, un élan de solidarité s'installe au fur et à mesure à Annaba. Outre des établissements d'accueil, plusieurs cliniques, dont celle d'Al Farabi, avec un service de réanimation de 22 respirateurs artificiels, a été mise à la disposition des autorités sanitaires à Annaba pour prendre part à la lutte contre cette pandémie. Pour une meilleure efficience et une préparation préventive efficace, plusieurs patrons de clinique privée préconisent que «les cliniques privées n'ont pas la vocation de réanimation de longue période. Il serait judicieux de fermer temporairement quelques services tels que la cardiologie, la chirurgie froide ou les urgences médicales pour faire des extensions augmentant la capacité d'accueil en réanimation.Quant aux malades ordinaires, ils pourront être pris en charge par les cliniques privées dans toutes les spécialités. Mieux, nos médecins réanimateurs et le personnel paramédical peuvent être désormais mobilisés pour effectuer les gardes dans les hôpitaux publics». Et si le volet médical bouillonne pour apporter son assistance aux autorités sanitaires, il n'en demeure pas moins que la Chambre de commerce et l'association patronale ADPE est également sur la brèche. Une importante opération de collecte de fonds est en cours pour acquérir le matériel de protection et autres consommables nécessaires pour le personnel médical et paramédical chargé de la prise en charge des malades atteints du Covid-19. «Puisque le marché local n'est pas structuré pour combler ces besoins, seules des opérations d'importation express peuvent y répondre. Cependant, il faut dresser une liste de produits tels que les gants, draps, gel désinfectant… dont le réseau de distribution doit être strictement contrôlé, réglementé et avec une traçabilité depuis l'importateur jusqu'à l'utilisateur. Eu égard à l'urgence de la situation, les opérations de commerce extérieur relatives aux produits en question doivent être totalement libérées sans aucun contrôle à priori. Tous les contrôle seront a posteriori.»