Lors de son procès, le 23 mars dernier, le procureur de la République avait requis deux ans de prison ferme et 100 000 DA d'amende. Aussitôt prononcé, le verdict a, évidemment, suscité moult réactions. Le président de l'association RAJ, Abdelwahab Fersaoui, a été condamné, hier, par le tribunal de Sidi M'hamed, à une année de prison ferme et à 20 000 DA d'amende, ont indiqué l'avocate Fetta Sadat et le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Lors de son procès, le 23 mars dernier, le procureur de la République avait requis deux ans de prison ferme et 100 000 DA d'amende. Aussitôt prononcé, le verdict a, bien évidemment, suscité moult réactions. Fetta Sadat a déclaré, à cet effet, qu'«avec ce verdict, la justice algérienne a démontré encore une fois qu'elle est instrumentalisée pour réprimer et faire peur aux Algériens», avant d'ajouter que «ces verdicts prononcés à l'encontre d'activistes, de militants politiques du mouvement associatif et de citoyens n'affecteront en rien la détermination du peuple algérien dans sa quête de changement et pour l'instauration de l'Etat de droit». «Même en temps de guerre, les ennemis respectent les trêves», a estimé de son côté le vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), Saïd Salhi, pour qui «les condamnations d'activistes et de militants ne font que maintenir et garantir la poursuite du hirak». Plusieurs autres militants, dont d'anciens détenus d'opinion, ont exprimé leur solidarité avec Fersaoui. Arrêté le 10 octobre 2019, alors qu'il participait à un rassemblement de soutien aux détenus d'opinion, le président du RAJ a été placé en détention provisoire le 13 octobre. Il a été poursuivi pour «atteinte à l'intégrité du territoire national» (article 79 du code pénal) et pour «nuire à la défense nationale» (article 74), comme l'a rappelé Me Sadat. Plusieurs demandes de remise en liberté provisoire ont été déposées par ses avocats, en vain. Même son procès a tardé à être programmé, avant que sa date soit fixée pour le 23 mars. Il faut dire que les condamnations et convocations au commissariat de militants et activistes se sont multipliées ces dernières semaines, notamment depuis que le hirak a suspendu ses marches pour cause de coronavirus. Condamné dans un premier temps à 12 mois de prison, dont six mois ferme, alors qu'il ne lui restait que quelques jours avant qu'il ne recouvre la liberté, le porte-parole de l'Union démocratique et sociale (UDS), Karim Tabbou, a écopé, en appel, le 24 mars, de 12 mois de prison ferme. En dernier lieu, il est utile de rappeler que quelques jours après l'élection présidentielle du 12 décembre, le 2 janvier précisément, 76 détenus d'opinion, dont le moudjahid Lakhdar Bouregaâ, avaient été mis en liberté provisoire. Mais le processus ne s'est pas poursuivi. Ces dernières semaines, c'est donc tout le contraire qui se produit.