Les récentes déclarations du président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, sur l'économie américaine et la dernière intervention du secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, ont permis d'avoir une meilleure vision de la reprise de l'économie tel qu'elle se dessine après la grave crise de 2008-2009. En premier lieu, l'Administration américaine considère qu'il n'y aura pas de rechute. En termes techniques,il n'y aura pas de récession en double creux (récession caractérisée par une première chute du produit intérieur brut suivie, après une reprise avortée, d'une rechute plus profonde). Avant les responsables américains, le Fonds monétaire international (FMI) avait déjà écarté une récession en double creux en révisant à la hausse sa projection pour la croissance mondiale en 2010 à 4,6% ce mois-ci, contre 4,2% en avril. Même si le Fonds n'a pas manqué d'estimer que le secteur financier était de moins en moins stable à cause de la montée de la dette publique de nombreux pays. Le chef économiste du FMI, Olivier Blanchard, a été très explicite : « Dans notre prévision de base, il n'y a rien qui ressemble à une récession en W. » De plus, le FMI a été catégorique : « La reprise mondiale se poursuivra, malgré davantage de turbulences financières. » Le FMI a été la seule institution officielle à voir venir la crise en 2008. Elle a été la seule à donner des prévisions qui indiquaient le début de la récession. A cause de cela, le Fonds avait essuyé des attaques virulentes de la part de plusieurs gouvernements européens qui livraient des chiffres optimistes, alors que l'économie mondiale s'acheminait vers la catastrophe. La reprise sera encore lente, selon le secrétaire américain au Trésor, et elle sera plus forte d'ici une à deux années. Ces appréciations devraient rassurer les marchés, même si elles sont accompagnées d'une mise en garde qui font dépendre la reprise de la mise en place des mesures annoncées par les gouvernements et qui visent à rétablir la confiance et la stabilité, notamment dans la zone euro. Les déclarations enregistrées ces derniers temps sur la reprise ont rendu optimistes les marchés et les places financières. Même le pétrole a repris sa hausse vers un baril à 80 dollars. La promulgation récente de la loi sur la réforme de Wall Street, aux Etats-Unis, qui devrait éviter les dérives du système financier américain, va avoir un certain impact dans la prise de risque et la gestion des institutions financières. Même si la reprise va être lente à se dessiner pour devenir plus forte, le monde des finances va inaugurer une nouvelle période, une période qui sera marquée surtout par la stabilité.