En Europe, depuis la suspension des compétitions, fédérations, ligues, clubs pro, dirigeants, joueurs et autres acteurs du football (agents de joueurs, sociétés détentrices des droits de retransmission) sont sur le pied de guerre. Leur activité est menacée de faillite si la trêve se prolonge. Les derniers signaux ne prêtent pas à l'optimisme, à la lumière de la dernière déclaration du président de la FIFA, Gianni Infantino : «Pas de reprise des compétitions sans l'accord des autorités (Etats et OMS). Aucun risque ne sera pris. La vie d'un homme est plus importante que tout.» Dans la foulée, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) lui a emboîté le pas, vendredi, en avertissant : «Il y aura une résurgence mortelle de la pandémie de Covid-19 en cas de déconfinement.» Cela suffira-t-il à tempérer les ardeurs de ceux qui font le forcing pour hâter la reprise ? Pas sûr. Les dirigeants de clubs pros sont dans leur rôle parce que le feu est dans la maison. Chaque jour qui passe sans compétition, ils perdent des millions d'euros à l'instar de la Ligue anglaise qui évalue les pertes à près de deux milliards d'euros depuis la mi-mars (droits TV non encaissés, pas de recettes aux guichets, salaires à verser…). Face à cette crise, les ligues et clubs professionnels étudient toutes les hypothèses pour sauver le système, asphyxié par l'absence de rentrées d'argent suite à la suspension des compétitions. Réunions, contacts, concertations, échanges, propositions et prospection des voies et moyens pour sauver le système. En Algérie, où existe un semblant de football professionnel, c'est le calme plat, comme si les mêmes menaces ne pesaient pas. Il n'y a pas l'impression que le football professionnel est en danger, comme en Europe. Trop peu d'initiatives ont été prises dans ce sens. Les premiers concernés, les responsables de club, demeurent confinés dans le mutisme alors que même en Algérie, la pandémie de Covid-19 impacte gravement le quotidien et l'avenir des entités (clubs professionnels). Resteront-ils figés dans la posture qui est la leur depuis mars 2020, c'est-à-dire attendre et espérer quand, au même moment, leurs homologues européens adoptent des mesures d'urgence : réduction des salaires des joueurs et entraîneurs pour maintenir les emplois des autres travailleurs des clubs, inscription des salariés au chômage partiel, appel aux banques pour libérer des prêts qui garantiront la continuité des activités, aides gouvernementales sollicitées… un arsenal de propositions. Comparativement aux actions entreprises sur le vieux continent pour limiter la casse, en Algérie, c'est le calme plat. Quelque part, c'est normal pour un football professionnel assisté depuis son lancement, en 2010. Il n'a jamais vécu des ressources dégagées de son activité. C'est un chaud partisan de l'Etat-providence et de ses mamelles. La crise engendrée par le coronavirus a conforté le sentiment général que le professionnalisme made in Algeria est une coquille vide, sans perspectives ni avenir.