L'Algérie n'aura pas besoin de recourir à l'importation des blés dur et tendre pour la deuxième année consécutive », a annoncé Noureddine Kehal, le directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). Ce dernier qui intervenait, jeudi, sur les ondes de la Radio nationale, a affirmé que cette embellie « n'est pas le produit d'une conjoncture. Elle est le résultat d'un programme de développement, d'intensification et de soutien à cette filière depuis 3 ans et qui commence à porter ses fruits ». En 2009, « nous avons enregistré une production céréalière record avec près de 61,5 millions de quintaux. Pour l'année en cours, la récolte s'annonce bonne pour les blés dur et tendre », a-t-il ajouté. Un bémol est toutefois à mettre sur la production d'orge qui sera en dessous de la moyenne, selon le DG de l'OAIC. Il a expliqué que « les conditions climatiques qui ont caractérisé les mois de mars et d'avril ont influé sur la production de l'orge au niveau national ». M. Kehal n'a pas voulu s'avancer sur le volume de la production de l'année 2010. En tous les cas, quel que soit le niveau de production, l'Algérie va enregistrer pour la deuxième année consécutive une couverture de 100% de ses besoins en blé dur. « Il y a deux ou trois jours, nous avions le statut de premier pays importateur de blé dur au monde », a-t-il rappelé pour souligner ce changement notable. L'invité de la rédaction a rappelé l'importance des céréales dans le menu du consommateur algérien. « 75% de calories consommées proviennent des céréales. C'est dire toute l'importance socioéconomique que représente la production céréalière en Algérie », a-t-il expliqué. Chaque Algérien consomme de 180 à 200 kg de céréales (blés dur et tendre) par an. Comparativement à d'autres pays où la consommation en céréales ne dépasse pas les 50 à 60 kg par habitant. La facture d'importation des céréales en 2008 était de 3,3 milliards de dollars. L'Algérie escompte faire baisser cette facture à moins de 1 milliard de dollars en 2010 contre 1,2 milliard de dollars en 2009. « La mise en place de cette dynamique d'accompagnement et de soutien à la céréaliculture a permis une relance de la production. Elle s'est traduite par une amélioration du rendement. On est passé de 8 quintaux par hectare vers la fin des années 1980 à 17 quintaux par hectare en 2009. L'objectif réaliste, techniquement et économiquement, est d'atteindre les 20 quintaux par hectare », s'est félicité Noureddine Kehal. A noter que sur les 1,1 million d'agriculteurs que compte l'Algérie, près de 600 000 cultivent des céréales. Annuellement, 3,25 millions d'hectares sont cultivés en céréales. Ce qui représente 40% de la surface disponible. Sur le plan socioéconomique, le secteur céréalier représente 200 milliards de dinars en revenus d'emploi, soit près de 2,6 milliards de dollars, selon les chiffres donnés par le DG de l'OAIC. Ce dernier a promis « le maintien du prix actuel des céréales pour la période 2010-2014. Il n'y aura pas de révision à la baisse des prix offerts par l'Etat pour les agriculteurs ».