La décision de mettre en demeure les transformateurs de céréales de s'approvisionner auprès de l'Office algérien interprofessionnel des céréales participe du souci d'économiser la devise étrangère. C'est en tout cas l'argument avancé par le directeur de l'OAIC pour justifier l'ultimatum adressé aux opérateurs économiques activant dans la filière. «Il n'est pas normal, a affirmé Noureddine Kehal, qui était hier l'Invité de la rédaction de la rédaction de la Chaîne III, qu'on recoure à l'importation des céréales alors que l'Office a de quoi couvrir les besoins nationaux. Il s'agit aussi de gérer de manière rationnelle des devises du pays, qu'elles soient privées ou étatiques.» Il ajoutera que l'OAIC détient présentement 5,7 millions de quintaux de blé dur issus de la production nationale. C'est exactement l'équivalent des besoins du marché national de 5 mois. Le responsable de l'Office a annoncé la tenue aujourd'hui d'un conseil interprofessionnel pour discuter de tous les problèmes y afférents. «Nous allons prendre en compte les intérêts de tous les intervenants au niveau de la filière.» Cette réunion aura lieu au siège du ministère de l'Agriculture et la presse n'y est pas conviée. Le directeur général de l'OAIC est revenu sur la bonne récolte céréalière de la saison précédente. Une récolte record de 60 millions de quintaux qui a rendu possible la baisse de la facture de blé à l'importation. Ainsi, elle est passée de 3,2 milliards de dollars en 2008 à 1,1 milliard en 2009. Soit une économie conséquente de 2,1 milliards de dollars. Une baisse de 62%. Cette facture pourrait encore baisser, selon l'invité de la radio, puisque l'Office s'attend à une récolte encore plus importante que celle de la saison dernière, en raison de la bonne pluviosité et de la batterie de mesures décidées par le gouvernement en faveur des agriculteurs, dont 600 000 sont des céréaliculteurs, et particulièrement à travers le crédit «Rfig». Comment dans ce cas l'Office peut-il faire face à la problématique du stockage, dès lors que l'un des griefs retenus contre lui par les transformateurs réside dans la qualité du blé rétrocédé en raison des mauvaises conditions de stockage ? M. Kehal, qui intervenait sur les ondes de la radio au lendemain de la tenue d'une réunion du conseil des participations de l'Etat, a annoncé que celui-ci, présidé par le Premier ministre, a donné son aval pour la réalisation de nouvelles infrastructures de stockage pour 8,5 millions de céréales. «Le Premier ministre a donné son accord pour le financement total du programme d'investissement de 32 milliards de dinars qui sera assuré par un crédit bancaire à long terme de 30 ans avec 10 ans de différé de paiement et à un taux d'intérêt bonifié de 1%. Les banques ont été instruites de se constituer en consortium aux fins de ce financement. C'est la nécessité de constituer un stock de sécurité qui a motivé la décision du gouvernement de soutenir ce programme. L'OAIC est investi de la mission d'assurer six mois de consommation en stock de sécurité. Ces nouvelles réalisations, une fois acquises, permettront à l'OAIC de disposer d'une capacité instantanée de stockage, entre silos et magasins, de 40 millions de quintaux», a expliqué le patron de l'Office algérien interprofessionnel des céréales. F. A.