Toutes les églises de Paris ont sonné le glas, hier, à l'intention du pape défunt au moment où une messe solennelle a été célébrée pour lui à la cathédrale Notre-Dame de Paris à 18h 30, à la demande de l'archevêque de la capitale Mgr André Vingt-Trois. Le président Jacques Chirac et son épouse Bernadette devaient y assister ainsi que le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et son épouse et les hauts représentants des autres religions, dont le président du Conseil français du culte musulman, le recteur de la Mosquée de Paris Dalil Boubakeur. Le président Jacques Chirac a exprimé hier « l'hommage de la France » au pape Jean-Paul II, en saluant « le pèlerin infatigable du dialogue, de la réconciliation et de la paix », dans une déclaration solennelle au palais de l'Elysée. La classe politique française a rendu un hommage appuyé au pape défunt, mettant en exergue son action pour la paix, pour un dialogue interreligieux et son engagement en faveur des pauvres et des opprimés. Toutefois, le rôle du pape sur le plan moral a été critiqué par le parti communiste et certains responsables socialistes. « Il a été porteur de principes moraux dogmatiques d'un autre âge, tournant notamment le dos aux aspirations massives des femmes à la maîtrise de leur corps », a déclaré le PCF. « Il est resté conservateur par son attachement intangible au dogme, allant jusqu'à méconnaître l'évolution de la société », selon l'ancien Premier ministre socialiste Pierre Mauroy. Les drapeaux ont été mis en berne sur les édifices publics, pour 24 heures, à la suite de ce décès, « conformément aux usages républicains », a indiqué Matignon.