Préscolaire n Il est souvent question lorsqu'on évoque le préscolaire, d'une multitude d'institutions et d'organismes qui chapeautent le secteur. Cette pluralité institutionnelle tient son origine de la diversité des structures liées à ce palier. En effet, le secteur connaît une pluralité sans précédent avec notamment l'entrée en force du privé. Mais aussi de par la diversité des situations locales, des intentions des autorités chargées de la petite enfance, des courants idéologiques qui traversent la société et des moyens financiers disponibles. Il n'est, de ce fait, pas étonnant de se retrouver aujourd'hui avec des appellations différentes. On parle de classes préparatoires pour les structures relevant du ministère de l'Education nationale, de jardins d'enfants pour les entreprises et les collectivités locales, d'écoles ou classes maternelles pour le secteur privé et d'écoles coraniques pour celles qui dépendent du ministère des Affaires religieuses. Devenues obligatoires depuis 2007, les classes du préscolaire devraient, en principe, être présentes dans tous les établissements primaires. Elles ont pour objectif de préparer l'enfant avant l'âge de six ans à l'école et de l'éveiller très tôt à la connaissance. Il apprend à parler, à formuler son langage et à s'initier au monde de l'écrit. C'est ce que, du moins, prétendent les responsables du secteur. «Un accent particulier est mis, d'une part, sur la pratique langagière et l'épanouissement des personnalités naissantes par l'éveil esthétique, la conscience du corps, l'acquisition d'habilité et l'apprentissage de la vie en commun et, d'autre part, sur le développement de la sensibilité, de l'imagination et de la capacité de création», assure le ministère de l'Education. Les jardins d'enfants, gérés par les communes, quant à eux, sont théoriquement plus portés sur le développement des capacités psychomotrices et intellectuelles à travers le jeu et les travaux manuels. Inutile de rappeler, dans ce sillage, que cet objectif est loin d'être atteint dans la mesure où les éducatrices assignées à cette tâche ne sont pas toutes aptes à l'accomplir. Quant au plus ancien mode du préscolaire que l'Algérie a connu, c'est les kuttab ou écoles coraniques qui perdurent en dépit de tous les bouleversements que la société a connus. Ces écoles ont vu leurs activités élargies bien au-delà de l'enseignement du Coran, de la lecture et de l'écriture. Pour s'approcher davantage de la tendance actuelle et préserver leurs adeptes, ces écoles ont intégré dans leurs programmes des activités linguistiques et scientifiques. Ces structures se sont notamment approprié les valeurs religieuse et morales et l'apprentissage de la langue arabe sous ses formes orale et écrite. Une appropriation qui n'échappe pas, de toute évidence, à quelques dérapages…