Le bulletin épidémiologique de l'Institut national de santé publique (INSP) datant du 4 juin, portant sur les cas cumulés confirmés positifs par PCR, note qu'à cette date, le taux d'incidence nationale était de 23,08 cas pour 100 000 habitants, alors que l'incidence des cas TDMT+ (scanner) est de 28,5 cas pour 100 000 habitants. L'éclosion des foyers épidémiques (clusters) de la Covid-19 constitue aujourd'hui le défi pour les autorités sanitaires alors que la première phase de déconfinement est enclenchée. Bien que tous les indicateurs épidémiologiques sont actuellement au vert, avec des disparités régionales, le virus est toujours en circulation, pour preuve, des foyers sont présents dans une dizaine de wilayas, d'où l'explication de la courbe épidémiologique en dent de scie enregistrée la semaine dernière. Le défi est justement de faire en sorte à identifier ces foyers et leurs origines, qui pourraient être le milieu familial, le milieu hospitalier, les établissements pénitenciers, les structures d'hébergement pour personnes âgées, etc. Le bulletin épidémiologique de l'Institut national de santé publique (INSP) datant du 4 juin, portant sur les cas cumulés confirmés positifs par PCR, note qu'à cette date le taux d'incidence nationale était de 23,08 cas pour 100 000 habitants alors que l'incidence des cas TDMT+ (scanner) est de 28,5 cas pour 100 000 habitants : «Dix-neuf wilayas ont eu une incidence supérieure au taux national. Dix wilayas enregistrent plus de 30 cas pour 100 000 habitants : Blida (87,27), Béchar (49,16), Tipasa (47,20), Aïn Defla (43,14), Constantine (41,63), Ouargla (37,68), Sétif (34,64), Oran (33,90), Khenchela (31,58) et Bordj Bou Arréridj (31,16).» Le nombre de personnes infectées et confirmées par examen biologique à la même date était donc de 9831. «Ce sont les personnes âgées de 25-49 ans qui enregistrent le plus grand nombre de cas (41,2%), suivies de près des 60 ans et plus (29,6%)», précise-t-on dans le bulletin. Ainsi, les enquêtes épidémiologiques tel que recommandé par le conseil scientifique, dont le challenge est de «tester, tracer et isoler», ont été mises en branle. Chaque cas confirmé positif à la Covid-19 est mis en quarantaine et l'enquête est vite enclenchée autour de ce cas qui pourrait infecté d'autres personnes. Une personne peut en contaminer deux, précisent les épidémiologistes qui insistent sur l'importance de ces enquêtes pour ne laisser aucune chance au virus de se propager à nouveau. Il est essentiel d'aller à la recherche des cas asymptomatiques qui eux posent problème. «La mise en quarantaine doit être respectée de manière rigoureuse. C'est le seul moyen d'endiguer cette épidémie», signale le Pr Abderzak Bouamara, chef de service d'épidémiologie au CHU de Blida. Pour ce faire, les dix wilayas identifiées font l'objet d'enquêtes épidémiologiques autour des cas confirmés positifs et coordonnées par l'INSP. «Depuis la semaine dernière, les équipes d'épidémiologistes sont mobilisées sur le terrain pour justement effectuer ces enquêtes. Les wilayas de Médéa, de Blida et Alger sont les premières a avoir été identifiées, où un état des lieux a été élaboré et les enquêtes sont en cours systématiquement face à un cas positif», signale le Pr Lyes Rehal, directeur de l'INSP. Et de préciser que le travail se poursuit pour les autres wilayas concernées. Une vidéoconférence a été consacrée, hier, aux wilayas de Aïn Defla, Tipasa et Médéa pour justement faire le point sur cette dernière et coordonner le travail sur les deux autres localités qui enregistrent des incidences à deux chiffres. Le Pr Rehal signale qu'il y aura toujours des cas positifs et dont le nombre peut être élevé, car beaucoup de cas seront identifiés autour de ces foyers suite à ces enquêtes épidémiologiques. Il a, ainsi, insisté sur le respect des mesures de prévention, notamment le lavage des mains, et les mesures barrières avec le port du masque et la distanciation physique. «La loi existe et doit être rigoureusement respectée, surtout pour le port du masque qui reste un moyen protecteur contre le virus. La population a un rôle fondamental à jouer pour accélérer la fin de cette épidémie», a-t-il ajouté, en appelant à plus de vigilance en cette période de déconfinement progressif. Le prochain défi pour l'Algérie sera le dépistage massif pour une maîtrise réelle de cette épidémie et revenir à la vie normale.