L'identité du prochain président du Conseil de la nation sera connue dans les jours à venir. Tout porte à croire que le deuxième personnage de l'Etat sera désigné parmi les quatorze nouveaux membres de cette Chambre haute du Parlement que le président de la République vient de nommer au titre du Tiers présidentiel. L'institution devait mettre fin, en prévision d'un débat autour du projet de révision de la Constitution, à l'intérim qui la caractérise depuis le début avril 2019 et qu'assure Salah Goudjil. Ce dernier a remplacé Abdelkader Bensalah lui-même contraint d'assurer l'intérim à la présidence de la République après la démission, sous la pression de la rue, de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika. Mais après la consécration de Tebboune à la tête de l'Etat, Bensalah, malade, a décidé de prendre sa retraite politique et de rentrer chez lui. Seulement, en dépit, des appels insistants des sénateurs pour l'organisation des élections pour élire un nouveau président, Salah Goudjil a refusé, ce qui a suscité un mécontentement et une grogne chez les sénateurs qui crient à la violation du règlement intérieur régissant le fonctionnement de cette chambre. Les sénateurs ont même appelé à l'arbitrage du chef de l'Etat. Apparemment, le temps est venu aujourd'hui pour régulariser cette situation. Selon des experts et des sénateurs, avant d'aller vers l'élection d'un président du Sénat, il fallait d'abord, par souci de légitimité, combler les sièges vacants du tiers présidentiel. Pourquoi maintenant ? Le sénateur Abdelouahab Benzaim, du FLN et ancien président de la commission juridique, a rappelé que le Sénat est géré par un président intérimaire, alors que la révision constitutionnelle prévoit la soumission du projet à des institutions légitimement élues. «Il s'agit d'un débat autour de la Loi fondamentale du pays et il est insensé de la soumettre au vote des deux Chambres dont l'une est présidée par un intérimaire», note-t-il. Le bureau du Sénat se réunira ces jours-ci, pour transmettre à la commission des affaires juridiques le dossier des 14 nouveaux sénateurs et ensuite conformément à la loi régissant le fonctionnement du Conseil de la nation, une plénière sera convoquée normalement la semaine prochaine pour la validation des nouveaux membres et probablement l'élection, le même jour, du nouveau président et les cinq vice-présidents. Le FLN a déjà élu deux vice-présidents et le RND a choisi son représentant. Le tiers présidentiel devra, à son tour, élire incessamment ses deux vice-présidents. Pour l'élection du président, un plébiscite suffira dans le cas où il y aura un consensus autour d'un candidat, mais s'il y aura plusieurs candidats, l'urne tranchera. Salah Goudjil, du haut de ces 89 ans, peut présenter sa candidature, mais selon des indiscrétions, le dévolu est porté sur l'ancien ministre de la Justice, Amar Abdelhamid Mahi Bahi. Son nom revient avec insistance dans les coulisses de cette institution. «Deux noms : celui de Leila Aslaoui et Mahi Bahi sont pressentis pour ce poste. Seulement, ce dernier est le mieux indiqué», affirment nos sources.