Une guerre acharnée est lancée dans les coulisses du Conseil de la nation où l'enjeu principal de l'heure est la succession au poste de président, surtout après l'expression de la volonté de Bensalah de quitter cette fonction. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Qui succédera à Abdelkader Bensalah à la tête de la deuxième chambre du Parlement ? Depuis l'élection présidentielle du 12 décembre qui a porté Abdelmadjid Tebboune à la tête de l'Etat et particulièrement depuis l'annonce du Président de cette institution de mettre fin à son mandat, la question se pose avec acuité et la course est déjà lancée par des sénateurs du FLN et du tiers présidentiel. Ces derniers n'ont pas attendu la déclaration officielle de la vacance du poste pour se lancer dans une véritable course contre la montre, histoire de convaincre et de mobiliser leurs collègues à leur cause, sachant que le président du Conseil de la nation est élu lors d'une séance plénière. Juridiquement, le poste n'est pas encore vacant puisque Abdelkader Bensalah n'a pas encore démissionné officiellement et le bureau du Sénat n'a pas encore déclaré la vacance du poste. Mais pratiquement, surtout après la lettre de Bensalah au chef de l'Etat dans laquelle il a affiché sa volonté de mettre fin à son mandat à la présidence du Conseil, la question est quasiment tranchée. L'annonce de Bensalah a provoqué un état d'alerte chez les sénateurs du FLN, du RND et du tiers présidentiel qui, chacun, veut prendre le contrôle de l'institution parlementaire dirigée actuellement par le sénateur du tiers présidentiel Salah Goudjil à titre intérimaire. Des noms de potentiels successeurs et de prétendants sont déjà avancés. Salah Goudjil, le plus vieux sénateur, œuvrera-t-il pour préserver le poste qu'il a hérité suite à l'application de l'article 102 de la Constitution ? Abdelmadjid Tebboune va-t-il emboîter le pas à Bouteflika en désignant un président du Conseil avant d'organiser un semblant d'élection ? Tebboune a une marge de manœuvre dans ce sens. Pas moins de 13 postes de sénateur du tiers présidentiel sont vacants et il peut désigner une personne de son choix et l'imposer aux sénateurs, comme l'ex-président déchu l'avait fait durant tous ses mandats. En arrivant à la présidence de la République, Bouteflika avait évincé l'ancien président du Sénat, le défunt Bachir Boumaza et a installé à sa place Abdelkader Bensalah qui a préservé le poste à ce jour. Dans ce cas, le FLN et le RND vont-ils se laisser faire ? En tout cas, l'article 6 du règlement intérieur du Conseil de la nation stipule qu'en cas de vacance du poste de président, un nouveau président est élu dans les 15 jours qui suivent la déclaration de la vacance. Suite à des rumeurs ayant circulé à propos de la convocation d'une réunion du bureau du Sénat pour constater la vacance du poste et donc de la convocation d'une séance plénière pour désigner un successeur, la chambre haute du Parlement a publié un court communiqué dans lequel elle informe les sénateurs qu'aucune réunion du bureau n'est convoquée et qu'aucune date n'est fixée à l'effet de constater la vacance du poste du président de l'assemblée. La succession à la tête du Conseil de la nation relance, en outre, la question de l'utilité de cette assemblée dont la dissolution est réclamée par plusieurs partis politiques. Tebboune va-t-il la dissoudre après la révision de la Constitution ou s'accommodera-t-il du Parlement dans sa composante actuelle fortement décriée par les Algériens jusqu'à l'expiration du mandat de l'actuelle législature en avril 2020 ? K. A.