Les habitudes et les réflexes du mois sacré de Ramadhan ont déjà pris place, avec une semaine d'avance, dans les rues commerçantes et le marché public de la ville de Médéa. C'est dans une atmosphère de gaîté, que les Médééns accueillent, chaque année, ce quatrième pilier de l'Islam, malgré « l'angoisse du portefeuille ». Il faut dire qu'à proximité des marchés, qu'il s'agisse des lieux légalement affectés à la pratique du commerce ou des espaces informels qui poussent çà et là à travers le centre-ville, la circulation automobile, voire simplement les déplacements à pied, sont problématiques. Cela se constate durant la matinée de vendredi où une affluence particulière y est visible. Ce sont surtout les achats de denrées alimentaires, entre autres les fruits secs, le blé vert concassé « frick » et la vaisselle qui sont le signe annonciateur de l'avènement du mois de jeûne. Le mois de Ramadhan reste à Médéa, celui des plaisirs de la « meïda », des petits plats mijotés pimentés et des sucreries de toutes sortes. Même les familles à faible revenu ne peuvent se priver de ces traditionnels plats. La flambée des prix, dont tout le monde se plaint, n'a pas diminué l'intensité de la fréquentation du marché des fruits et légumes. Les viandes blanches et rouges n'ont pas échappé à cette hausse des prix à l'approche du mois sacré, où le pic de consommation devient accru et considérable. Pour fuir l'enfer des bouchers, beaucoup de pères de familles sont tombés dans le piège des maquignons, en ayant recours, jeudi dernier, au marché à bestiaux du quartier Kouala de Médéa. En effet, ce souk a été pris d'assaut par un grande foule qui se bousculait sur les hauteurs d'une colline qui sert d'assiette à ce marché. Il fallait escalader toute une falaise pour y arriver , lieu d'ailleurs inadéquat pour ce genre de commerce. Les prix pratiqués, selon les dires des habitués du marché, en particulier ceux de l'agneau, se sont envolés du simple au double. Beaucoup de chefs de famille se sont rabattu en achetant la brebis dont les prix varient entre 15 000 et 25 000 DA. Enfin, le mois de Ramadhan reste surtout une période de piété, de recueillement, de partage, et d'abstinence.