L'OMS a déclaré la fin de la pandémie de grippe H1N1, la première du XXIe siècle. « Le monde n'est plus en phase 6 d'alerte pandémique. Nous entrons maintenant dans une période de post-pandémie », a annoncé, hier, la directrice de l'OMS Margaret Chan, à l'issue de la réunion du comité d'urgence de l'OMS des experts internationaux dont les noms sont gardés secrets, hormis son président, le professeur australien John Mackenzie. « Le nouveau virus H1N1 est en fin de course », a-t-elle ajouté. Le Comité a fondé son appréciation sur l'examen de la situation mondiale et de rapports de plusieurs pays actuellement confrontés à la grippe. « Je souscris pleinement à l'avis du Comité », a-t-elle souligné en précisant que « nous entrons dans la période postpandémique mais cela ne signifie pas que le virus H1N1 a complètement disparu. Sur la base de l'expérience des pandémies passées, nous pouvons nous attendre à ce que le virus H1N1 adopte le comportement d'un virus grippal saisonnier et continue de circuler quelques années encore ». La grippe A(H1N1) a fait son apparition en avril 2009 et quelque 18 500 personnes sont mortes dans le monde, moins que la grippe saisonnière. Le secret de la grippe A(H1N1) élucidé L'alerte pandémique avait été déclarée le 11 juin 2009 face à un virus inédit d'origine porcine, aviaire et humaine jugé alors très « dangereux » par les experts de l'OMS. Rappelons que l'organisation onusienne a été largement critiquée pour avoir « qualifié la grippe porcine de pandémie alors qu'elle n'a pas été plus mortelle que la grippe ordinaire » en provoquant l'achat par les 0 gouvernements de millions d'antiviraux et de vaccins, finalement boudés par les populations. Des députés européens et certains politiques ont accusé plus directement l'Organisation d'avoir agi sous l'influence des laboratoires pharmaceutiques. Par ailleurs, des chercheurs japonais et américains ont élucidé le secret de la grippe A(H1N1). Elle doit sa très haute transmissibilité entre humains à un mécanisme biochimique jamais encore observé. « Cela nous donne une autre caractéristique pour identifier les virus susceptibles de causer des pandémies de grippe », commente l'auteur principal de l'étude, publiée dans la revue Public Library of Science Pathogens, Yoshihiro Kawaoka, chercheur aux universités de Tokyo et du Wisconsin. Le mécanisme utilisé par la grippe porcine pour se reproduire avec plus d'efficacité dans le corps humain provient de la grippe aviaire. La grippe A(H1N1) était composée d'une majorité de gènes de grippes porcines eurasiennes et nord-américaines, avec d'autres fragments de grippes humaines et aviaires. « C'est cette mutation particulière qui permet au virus A(H1N1) de proliférer aussi bien dans le corps humain », explique le virologue japonais. Ensuite, il lui est plus facile de se propager à d'autres humains par les sécrétions.